Report des élections législatives demandé par certains leaders politiques : Et si l’on devait choisir entre le mal et le pire ?

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L'Assemblée nationale du Mali à Bamako
L'Assemblée nationale du Mali à Bamako

Ils sont nombreux les leaders politiques qui s’insurgent ouvertement contre la tenue des élections législatives, le 29 mars 2020. Les raisons évoquées, à savoir l’insécurité sur les 2/3 du territoire national sont bien évidentes tout comme celles qui poussent le gouvernement à organiser ces législatives pour éviter d’autres situations qui pourraient être graves sur le fragile processus démocratique.

Le hic est que ceux qui demandent ce report n’ont rien comme alternative pour pallier l’assemblée Nationale dont la légitimité est mise à rude épreuve. La classe politique malienne a le choix entre maintenir le statu quo jusqu’à la fin de la prolongation du mandat le 2 mai et après rendre le pays ingouvernable, faute de consensus autour d’une option donnée, ou tout simplement, aller aux élections avec le peu de conditions optimales pour sortir de cette crise de légitimité des parlementaires.

De MountagaTall à Oumar Mariko, en passant par Aboubacar Sidick Fomba pour ne citer que ceux-ci, beaucoup  disent que les élections législatives qui profilent à l’horizon doivent être reportées pour permettre de sécuriser une vaste étendue du territoire, afin de donner les mêmes chances à tous les partis. Cet appel, qui était au départ un cri de cœur, semble se transformer en arme de guerre contre le régime, car l’un des leaders du refus de la tenue du scrutin législatif compte même saisir la Cour suprême aux fins d’annuler le décret de convocation pour les raisons citées.

Me MountagaTall sur le plateau de Renouveau TV ne décolère pas. Avant lui, c’est Dr Oumar Mariko et Aboubacar Sidick Fomba qui ont donné le ton au cours d’une conférence de presse tenue au siège de la Radio Kaira. Ils sont tous unanimes à dire que si les élections se tenaient dans de telles conditions, ce serait catastrophique pour la démocratie malienne et les députés qui en seront issues n’auront pas la légitimité requise pour parler au nom du peuple qu’ils sont censés représenter.

Personne au Mali ne pourrait contester la véracité de ce constat tant les attaques sont quasi quotidienne et les morts se comptent par dizaines, mais le pays doit-il arrêter de fonctionner parce que les ennemis de la paix, de la démocratie et du développement sont à pied d’œuvre ? Faut-il chaque fois se conformer à l’agenda des terroristes ? Les opposants à la tenue des législatives doivent comprendre que le Mali est à la croisée des chemins, donc chaque acte posé pourrait lui nuire comme il pourra le changer qualitativement. Ne pas aller aux élections législatives pour les raisons évidentes d’insécurité, c’est céder à la pression des terroristes et c’est aussi préparer le lit aux futures contestations sur l’avenir des députés qui s’y trouvent déjà. Nous devrions tous nous convaincre que le Mali est en guerre, une guerre qui durera longtemps qu’on ne pourra l’imaginer et que par conséquent, nous devons être flexible, voir indulgent pour qu’il ne s’effondre totalement au grand dam de tous les citoyens.

En somme, il serait bien de rappeler aux opposants à la tenue des législatives, que le Mali est entre le marteau et l’enclume et que tout choix politique serait  sujet à polémique. Donc acceptons ce sacrifice pour le bonheur.

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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