Les travaux du 6e sommet des chefs d’État du G5 Sahel s’ouvrent ce mardi 25 février à Nouakchott. La capitale mauritanienne abrite également l’assemblée générale de l’Alliance Sahel, une coordination d’une partie des bailleurs de fonds du G5 Sahel. Deux réunions qui interviennent dans un contexte marqué par l’accroissement des attaques terroristes ces derniers mois.
Au cours des cinq derniers mois, les attaques terroristes ont fait des centaines de morts et engendré des centaines de milliers de déplacés parmi les populations des pays du secteur des trois frontières, Mali-Niger-Burkina Faso.
Il y a quelques jours, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a déploré les déplacements massifs de populations qui ont fui leurs régions d’origines pour d’autres régions moins exposées aux violences jihadistes au Burkina. L’insécurité a également conduit des milliers de personnes à quitter leurs villages pour des endroits plus paisibles au Mali.
Freiner la montée du terrorisme
Selon un expert sahélien des questions de défense, le sommet de Nouakchott doit poser des actes forts pour freiner la montée du terrorisme dans le secteur des trois frontières.
Selon lui, il faut renforcer la logistique militaire de la force conjointe du G5 Sahel, au-delà des 46 véhicules blindés récemment donnés par l’Union européenne pour l’équipement des contingents militaires des États.
Des États qui suivent avec intérêt la tenue d’une autre réunion, celle de l’Alliance Sahel qui coordonne les financements et en détermine les priorités en matière de programme de développement.
La bataille des chiffres
Ces derniers mois, les pays du G5 ainsi que la force française Barkhane ont multiplié les communiqués pour faire part de victoires sur le terrain. Vendredi, l’état-major des armées français a notamment annoncé la « neutralisation » de 120 terroristes au cours d’une opération conjointe dans le Tillabéri, au sud-ouest du Niger.
Une comptabilité des morts pour l’heure invérifiable et qui ne correspond pas à la réalité complexe du terrain, selon Niagale Bagayoko, présidente de l’African Security Sector Network, un réseau de chercheurs travaillant sur la sécurité.
On est dans une bataille de communication. Par ailleurs, ces communiqués apparaissent de plus en plus décalage avec certaines orientations clairement fixées au sommet de Pau (…) Ces victoires chiffrées me paraissent en grand décalage avec l’objectif de protection des populations civiles qui est mentionné dans le communiqué de Pau et qui devrait être mis au cœur de la stratégie retenue.
Source : rfi.fr