Relu président de la République en 2018 pour un mandat de 5 ans, le chef de l’État malien, Ibrahim Boubacar Keita, avait promis que le Mali irait plus loin. Quelques années après, est-il seulement possible d’entrevoir un début de réalisation de cette promesse électoraliste ? Car c’est bien de cela qu’il devrait s’agir, par ces temps de grande incertitude politique, sociale et économique.
Pour nombre de Maliens, la déréliction est désormais la chose la mieux partagée. Elle s’est invitée dans le débat avec force et arguments, loin des bonni mensonges des politiciens. Face aux difficultés du quotidien, le pouvoir malien n’a d’ailleurs pas réussi de grands exploits. Au contraire, il s’est emmuré dans une logique de fuite en avant. IBK lui-même a montré à maintes reprises qu’il n’avait aucun ascendant sur certains dossiers parmi les plus sensibles.
En ce qui nous concerne, notre conviction est demeurée intacte : le président IBK n’a plus rien à proposer aux Maliens. Sauf peut-être, ses propres contradictions. Comme certains le disent si bien, “il y a longtemps que le disque est rayé”. Au bout du pouvoir ad vitam aeternam, se trouvent, nous le savons bien, la corrosion et la sclérose. “Vouloir être après avoir été, c’est par là que commencent les pires compromissions”, a dit à ce propos, Idé Oumarou, l’ancien Secrétaire général de l’OUA.
Le tort des dirigeants africains comme IBK, c’est de ne pas comprendre le pouvoir d’État dans une logique dynamique. En effet, peut-on construire une société démocratique, c’est-à-dire fondée sur l’égalité des citoyens en droits et en devoirs, s’il subsiste au sommet, cet anachronisme méthodologique ? Si les uns continuent de se prendre pour l’alpha et l’oméga du système politique ? Le tort de tous ces présidents abonnés au viagra politique, c’est de n’avoir pas admis que “l’État de papa” est révolu depuis belle lurette. Et qu’il est plus que jamais urgent de s’engager dans la logique de “l’État entreprise”, qui produit des résultats en faisant grimper le PIB, avec les hommes qu’il faut, aux places qu’il faut !
Depuis 2013 qu’il est aux commandes du navire malien, le capitaine du bateau, IBK, a été incapable de nous sortir du cercle des nations dépendantes. Notre pays, sous sa houlette, est plutôt resté bon dernier dans le classement des “pays en voie de sous-développement”. Accroché à son éternelle sébile qu’il tient en main, il est passé maître dans l’art de négocier partout et n’importe comment, des dettes et crédits à n’en pas finir. Il veut même négocier avec ses adversaires d’hier, les pires ennemis qui endeuillent notre nation entière.
Henri Levent
Source: Journal le Pays- Mali