Dans une interview qu’il a accordée aux journalistes après sa convocation, l’imam Mahmoud Dicko a précisé que les propos qu’il a tenus le samedi dernier ont été mal interprétés.
Après sa sortie, le samedi 29 février 2020 au Palais de la culture de Bamako, l’ancien président du Haut conseil islamique du Mali, l’Imam Mahmoud Dicko, ayant tenu des propos jugés comme « appel à la violence » lors de son meeting, avait reçu une convocation pour se présenter au Tribunal de la Commune V du District de Bamako, le mardi 3 mars 2020. Cette audition a été rendue impossible à cause des fidèles de l’Imam venus remplir toutes les rues qui mènent au Tribunal de la Commune V.
Les autorités de cette circonscription judiciaire ayant vite évalué la frustration du public présent, voire l’anticipation de ce trouble à l’ordre public, ont décidé de reporter l’audition. En dépit du report, cette action semble avoir donné un nouveau souffle à l’appel lancé par l’Imam, le vendredi 6 mars prochain. Puisque le public présent devant le tribunal a manifesté son indignation face à cette réaction des plus hautes autorités. Selon les militants de ce leader religieux, l’ancien président du Haut Conseil Islamique a dit haut ce que beaucoup pensent bas.
« Trop c’est trop », a indiqué un manifestant pour qualifier toute la souffrance vécue par les Maliens durant ce régime d’IBK. D’autres scandaient qu’ils ne se tairaient plus devant l’injustice à ciel ouvert. Sur ce point, Issa Kaou Djim, porte-parole de l’imam Dicko, a indiqué que le mot d’ordre de la manifestation du vendredi prochain est toujours maintenu. Il a rappelé que le but de cette manifestation est la dénonciation de la mauvaise gouvernance, des avions cloués au sol, des blindés en carton, et de l’incompréhension et de l’incohérence dans la gestion de la crise sécuritaire.
Quant à l’Imam Mahmoud Dicko, il a appelé le public au calme tout en évitant les dénominations que certains veulent bien leur qualifier. Car selon lui, son combat a toujours été de construire le Mali et non de le détruire comme certains veulent bien faire croire. « Nous n’allons pas détruire ce pays. Si voulions, nous avions eu plusieurs opportunités de le faire. Le message que nous avions donné le samedi dernier est très clair. Certains ont voulu créer la confusion », a-t-il déclaré.
Concernant cette convocation, l’Imam a indiqué que c’est suite à l’interprétation et la confusion qu’on veut donner à son message « clair » de l’autre jour. Par ailleurs, l’ancien président du Haut Conseil Islamique a conseillé ses partisans au patriotisme et à la retenue, avant de les appeler à rejoindre leur famille avant toute autre nouvelle.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays