Kidal, une ville lointaine et proche à la fois, vient d‘être visitée par le 6èmepremier ministre depuis l’arrivée d’IBK à la tête de l’État en 2013. Kidal était dans le giron malien même avec la débâcle des FAMA de janvier à avril 2012. Malheureusement l’arrivée d’IBK à la tête des FAMA et de la République a provoqué la sortie de Kidal du giron malien.
Pour rappel Soumeylou B. Maïga a été à Kidal à coût d’argent se chiffrant à un milliard de F CFA. Il fallait pour se faire payer le ticket d’entrée, distribuer de l’argent à tous les chefs de tribu et de fraction, aux membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) acceptée sous cette appellation, etc. L’une des conditions acceptées par l’État et imposées par la CMA pour cette visite est le fait qu’aucun militaire malien ne devrait être en uniforme des FAMA, et ils doivent tous être désarmés. Le temps de visite a été imposé également par la CMA, pas plus de 3 heures. Les conditions étaient humiliantes en effet pour une République.
Mais qu’est-ce que la belle Hélène ne fera pas pour le Roi ? Cette visite n’a eu aucun impact sur la position de Kidal, qui exige davantage d’indépendance, alors qu’il dispose d’une armée bien équipée par la France à travers la Mauritanie, prête à tout moment à en découdre avec le Mali.
Kidal n’est plus malien, même si le régime veut faire croire aux Maliens que tout va bien à Kidal dans le meilleur du monde. Nous n’y croyons pas avec beaucoup de preuves. En effet, il y a sur place une armée constituée de touareg au nombre de 1 500 éléments, ne dépendant pas du commandement malien. Le camp construit à 45 km de Kidal sert à protéger toute attaque des FAMA. Ils sont certainement entrainés par les Français et l’armée mauritanienne. Nous savons tous que la Mauritanie est le bras armé de la France dans le problème kidalois. Mais nos dirigeants ne veulent rien voir, entendre et dire pour ne pas frustrer la vieille France.
Les autres milices touaregs éparpillées sur le sol de Kidal n’ont rien à voir avec le commandement militaire malien, mais c’est l’État malien qui paye leurs salaires. En somme des milices touaregs sont payées à Kidal sur les fonds du contribuable malien. Nos autorités pour se rendre à Kidal en ce moment précis ont appelé la France au secours qui a fait pression sur la CMA afin de permettre ladite visite. C’est bien Macron qui avait annoncé à partir de la rencontre de Pau où nos chefs d’État avaient été convoqués, la visite du Premier ministre Boubou Cissé dans la couronne d’épines du Mali.
Le quotidien national l’Essor nous informe que partout où le Premier ministre est passé que les populations étaient contentes. Cela peut être vrai, car elles veulent que l’État s’occupe d’eux socialement, car leur fantomatique république ne peut le faire.
Le président du HCUA a dit que Kidal ne sera plus géré comme avant. Chaque peuple doit se gouverner lui-même. Kidal, semble ne pas tergiverser sur cette question. C’est Kidal qui se gouverne, depuis l’avènement de la démocratie. Nous nous demandons d’ailleurs pourquoi, nos autorités à chaque visite à Kidal courbent l’échine et se font porter les habits et les coiffures des touaregs.
IBK l’a fait lors de sa visite en juillet 2018. Aussitôt arrivé, il a porté une amulette en cuir sur son grand boubou, et s’est fait porter leur turban. Voilà que Boubou Cissé fait la même chose. N’avez-vous jamais vu les leaders touaregs laissés leurs tenues à l’entrée du Palais de Koulouba pour porter le bogolan dogon ou une veste ?
Pire, IBK s’est fait garder la nuit par des combattants rebelles touaregs, ignorant complètement nos soldats auxquels l’accès de la résidence avait été interdit peut-être ?
Comment dans ces conditions le Premier ministre peut-il être satisfait alors que les fondements d’un État ne sont pas réunis à savoir :
- Un territoire : Le Mali est divisé en deux territoires désormais par l’accord d’Alger que les autorités sont obligées d’accepter de Le Mali n’est pas reconnu dans ses frontières par la CMA et la France, la protectrice. Aucune autorité de l’État n’est exercée sur l’ensemble de leur Azawad. Où est donc la réalité ?
- Une identité nationale : Ceux qui sont au sud de Kidal se disent maliens, mais ceux qui se trouvent à Kidal se disent azawadiens.
- Une souveraineté sur l’ensemble du territoire: Tel n’est pas le cas, Mr le premier Ministre. Votre arrivée en républicain à Kidal n’a pas changé la situation. Il a fallu une recomposition au détriment de votre armée pour être accepté à Kidal, peut-on dire dans ses conditions que Kidal soit malien ?
Mr le premier Ministre répondez à cette question avant de dire que vous venez en paix.
Siramakan KEITA
Source : Le Carréfour