Entre, les deux hommes forts du parti du tisserand de la section de la CV, Amadou Ouattara, maire de cette commune, non moins président sortant de la section et l’honorable Moussa Timbiné, ex 1er vice-président de l’Assemblée Nationale du Mali, président entrant de la section, rien ne va plus. En marge, de l’ouverture inaugurale de sa campagne, le lundi 9 mars 2020, au palais de la Culture, Moussa Timbiné, est revenu sur les dessous de cette mésentente avec son ex président.
Pour Timbiné, tout est parti de l’affaire de construction du terrain de Bacodjicoroni, autour duquel dossier, le maire Ouattare a fait preuve de magouille en percevant frauduleusement une somme de 5 millions, sur un totale de 65 millions de l’entreprise en charge de la construction des magasins. Joint au téléphone, le maire Ouattara, a nié formellement ces accusations. « Moussa ne m’a pas donné de chèque. Il n’a jamais été témoin. Ce sont des affirmations gratuites » a-déclaré le maire Ouattara.
En présence, de leurs militants fortement mobilisés, la liste RPM-APR, a marqué son entrée officielle dans la campagne pour les élections législatives du 29 mars prochain à la faveur d’une conférence de presse.
En qualité de tête de peloton, l’honneur est revenu à Moussa Timbiné, actuel président de la section RPM de la CV, à faire l’introduction liminaire. Ensuite, s’en est suivi le chapitre questions- réponses.
Comme on pouvait s’y attendre, l’honorable Moussa Timbiné, a été invité par la presse à se prononcer sur le climat tendu qui règne au niveau de sa section. De façon précise, il a été demandé à Timbiné, de s’expliquer sur les échauffourées qui ont eu lieu entre lui et son prédécesseur, Amadou Ouattara. « Quand est-il de Ouattara ? » a-t-il été questionné par un journaliste.
En effet, même si cette question a été perçue par certains de ses militants, comme une déviation de l’objet de la conférence de presse, autrement un hors sujet, l’honorable Timbiné a pris le soin de livrer toute sa part de vérité par rapport à ce dossier.
« Depuis que cette affaire a commencé personne ne m‘a entendu parler. Aujourd’hui, je serai un peu obligé de parler. Par ce que, pendant cette campagne, il y’a des choses qui se disent, c’est important de rétablir les choses dans leur vrai contexte » a déclaré M.Timbiné.
Ensuite, il a clarifié que sa mésentente avec Ouattara, a pris sa source dans l’affaire de construction de la clôture du terrain de Foot de Bacodjicoroni. Une histoire, dit-il, qui remonte du temps de l’élection présidentielle.
D’après lui, quand Amadou Ouattara, a commencé les travaux de construction de la clôture du terrain sans pour autant associé la population de Bacodjicoroni, il y’a eu des soulèvements. Pour éteindre le feu, l’honorable, a soutenu avoir appelé le maire Ouattara, afin qu’il sursoit aux travaux. En plus, il a souligné, qu’il a conseillé à Ouattara, de poursuivre les travaux après l’élection présidentielle, mais cette fois-ci, en associant la population. « Effectivement, il a arrêté le travail. A l’époque, il n’y avait aucun problème entre nous » a précisé le candidat Timbiné.
La pomme de discorde !
En clair, tout allait bien entre Moussa Timbiné et son ex président de section, jusqu’à cette marche de la jeunesse, par rapport à ce dossier, pour que la qualité de la relation entre ces deux hommes se détériore sérieusement. « Pour lui, le fait que les jeunes ont marché, c’était moi Timbiné qui était à la base » a fait savoir l’ancien leader estudiantin, actuel président de la section V-RPM.
Selon Timbiné, après, l’élection présidentielle, Amadou Ouattara, a repris les travaux. Mais, en réalité, dit-il, sans vouloir associer ni la jeunesse encore moins le chef de quartier. Pire, il a trahi l’esprit de la délibération, qui stipulait que les magasins (kiosques) devraient être construits en matériaux démontables.
« Quand, je me suis rendu sur le terrain, j’ai constaté, qu’ils ont pris 4 m à l’intérieur du terrain clôturé. Ils avaient commencé de construire en dur. Toute chose, qui contredisait la délibération » a précisé Moussa Timbiné. Et d’ajouter : « suite à ce constat, j’ai cherché à me rassuré auprès du chef de village, s’il était imprégné de la durée du contrat. Le chef de village, a répondu qu’il aurait appris que c’est 7ans. Je lui ait demandé d’aller se rassurer ».
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase !
Même, après avoir eu la preuve que son président était en porte à faux avec les dispositions de la délibération, Moussa Timbiné est parvenu, selon lui-même, à retenir son calme. Dans sa démarche de conciliation, il a toujours privilégié le dialogue entre le maire Ouattara et les populations de Bacodjicoroni.
Par contre, de son coté, Ouattara n’a pas du tout apprécié l’implication de Timbiné dans ce dossier, malgré que cette initiative vient de la jeunesse. D’ailleurs, il accusait ce dernier d’être à la base du soulèvement de la jeunesse. C’est pourquoi, il a organisé une réunion de section avec comme objectif de tenir pour responsable Moussa Timbiné, par rapport au soulèvement des jeunes.
« Il a organisé une réunion de section en CV. C’était pour dire aux autres camarades, que Timbiné est parti sur le terrain pour pousser les gens contre lui » a déploré Timbiné. Car, il a vu en cette réunion l’occasion ultime de tirer au clair pour de bon cette affaire et laver son image qui était en passe d’être ternie.
Pour relever ce défi, l’ex 1er vice-président de l’Assemblée Nationale du Mali, a posé un certain nombre de questions à Amadou Ouattara. Dont celle de savoir si « les jeunes qui ont marché, ont-ils raison ou pas ? ». La réponse du Maire Ouattara a été la suivante, selon Timbiné : « Oui, les jeunes ont raison ! ».
Ce n’était pas tout. « Je lui ai dit, Ouattara, après avoir constaté que ce qui se trouve sur le terrain n’est pas conforme à l’esprit de la délibération est-ce que vous avez tenu un conseil extraordinaire pour tenir informer les conseillers ? » a dit Timbiné. Selon lui, la réponse de son interlocuteur Ouattara, à cette question a été négative. Par la suite, Timbiné a soutenu avoir également coincé Ouattara par rapport à la question de la durée du contrat. « J’ai demandé à Ouattara, la durée du contrat. Il m’a dit que c’est une question piège et qu’il ne répondrait pas à ça » a rapporté Timbiné. Et d’ajouter : « Je lui ai dit, Ouattara, tu as signé un contrat de 99ans ? ».
Toujours par rapport à ce dossier du terrain de foot de Bacodjicoroni, Moussa Timbiné, a révélé avoir fait avoué, le maire Ouattara de percevoir des dessous de table. « Il a dit, qu’il a reçu un chèque de 5 millions de FCFA. Je lui ai demandé, s’il a versé l’argent dans la caisse de la mairie, il a dit non » a révélé Timbiné.
Aux dires de Moussa Timbiné, le maire Ouattara devrait recevoir un montant global de 65 millions de FCFA. « Mais, comme il était pressé, il a pris les 5 millions » a soutenu Timbiné.
La vérité de Ouattara
Joint au téléphone, le maire de la CV, Amadou Ouattara, a signalé, qu’il a classé ce dossier depuis longtemps.
« C’est un dossier que j’ai classé. Je ne veux pas en parler. Vous laissez Moussa dire ce qu’il veut. On n’est pas en élection communale, on est en législative » a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « tout ce qu’il va rencontrer sur moi, je ne parlerai pas. Mais c’est Dieu qui va gérer cela ».
A ses dires, au lieu, de se livrer à de tels exercices, Moussa Timbiné, doit chercher plutôt à faire son bilan. « C’est lui qui doit faire son bilan et faire sa projection pour les populations. Il n’est pas un élu communal. Ce sont les élus qui ont délibéré » a-t-il précisé.
Par rapport au fait qu’il a perçu, 5 millions de FCFA, sur un montant total de 65 millions, il a nié catégoriquement, cette accusation. « Moussa ne m’a pas donné de chèque. Il n’a jamais été témoin. Ce sont des affirmations gratuites » a-t-il déclaré.
Apparemment en colère, il déclara : « Timbiné veut que, je le supporte. Je ne vais pas le supporter. Je ne lui donnerais pas ma voix. , si c’est ce qui lui fait mal, c’est son problème ».
Une affaire à suivre et à poursuivre.
Par Moïse Keïta
Source: Le SURSAUT