Cette semaine, le gouvernement a annoncé la création d’un Fonds spécial pour lutter contre le Covid-19. Logé à la Banque malienne de solidarité (BMS), il est ouvert à toutes les bonnes volontés qui souhaitent soutenir la lutte au Mali. Une annonce diversement appréciée par les Maliens. Et, comme d’habitude, ce sont sur les réseaux sociaux que les avis se font entendre. Qui va gérer le fonds ? Quid de la transparence ? Pourquoi les gouvernants ne suivent-ils pas l’exemple du ministredes Transports ? Autant de questions que se posent les internautes. Légitimes. Notamment pour la dernière. Cela ne suffira pas pour mettre fin à la perte de confiance du peuple à l’égard de ses autorités, mais pourrait impulser une dynamique. Même si, spécialistes des analyses à 360°, certains n’y verront que l’utilisation de deniers publics en leur nom. En Turquie, où le Président Recep Tayyip Erdogan a lancé un appel aux dons pour lutter contre la pandémie, tel les généraux de l’Antiquité, il a voulu montrer la voie à ses troupes en s’alignant en première ligne. Ainsi, il a lancé cette campagne en faisant don de sept mois de salaire. Le Président truc gagne 50 000 livres turques par mois, ce qui fait 350 000 livres au total. Ses ministres l’ont suivi avec des dons compris entre trois et six mois de salaire. Ce serait un début, même si cela ne contribuera sûrement pas à contenter les plus sceptiques, ni même les sceptiques légers. Une citation dit : « la meilleure manière de savoir si on peut avoir confiance, c’est de l’accorder ». Joli, mais cela marche seulement quand le scénario du pays est « Alice in Wonderland ». Malheureusement, nous jouons plutôt « Scarface » et devons donc dans ce cas tirer enseignement de cette maxime : « la confiance implique d’avoir foi en l’humanité, d’avoir foi en l’avenir, mais pas d’aveuglement ».
Source : Journal du Mali