Insécurité dans le pays dogon : La CAREMB déplore 300 de décembre 2019 à nos jours

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Pays Dogon , Mali
Une vue des Falaises de Bandiagara

Même si la pandémie du Covid-2019 domine l’actualité au Mali comme partout dans le monde, l’insécurité continue à faire des ravages au centre, particulièrement dans la partie exondée de la région de Mopti. Selon la Coordination des Associations des Ressortissants des Cercles de la Région de Mopti résidant à Bamako (CAREMB), plus de 100 villages ou hameaux ont été attaqués et au moins 300 personnes ont perdu la vie de décembre 2019 à nos jours.

Les populations du pays dogon vivent toujours l’enfer à cause de l’insécurité. Les villages et hameaux sont attaqués en longueur de journée. De paisibles citoyens sont tués par des hommes sans foi ni loi, des ennemis de la paix et du vivre ensemble. Le bilan des attaques de ces derniers mois est très lourd. Selon la Coordination des Associations des Ressortissants des Cercles de la Région de Mopti résidant à Bamako (CAREMB), « de décembre 2019 à nos jours, plus de cent (100) villages ou hameaux ont été attaqués par des groupes d’individus armés ».

Ces attaques terroristes ont entraîné, précise la coordination dirigée par AdamaSamassekou, au moins trois cents (300) morts et des dizaines de blessés parmi les populations civiles désarmées. « Les assaillants ont incendié des dizaines de villages ou hameaux. Ils ont détruit en particulier les greniers de vivres. Ils ont emporté des milliers de têtes de bétail. Plusieurs milliers de personnes ont dû quitter leur terroir ; elles vivent à présent dans le dénuement complet dans la brousse ou dans certains villages non encore attaqués », déplore-t-on dans le communiqué de la Caremb en date du 04 avril 2020.

Face à la gravité de la situation, l’association a invité les autorités à « établir des dispositifs de sécurité dans les cercles de Bandiagara, Bankass, Douentza et Koro pour sécuriser les personnes et protéger leurs biens, et à apporter un appui humanitaire aux nombreux déplacés internes ».

37 morts en deux semaines dans les cercles de Bandiagara et Bankass !

Plusieurs villages ont été rayés de la carte du Mali dans les cercles de Bandiagara et Bankass dans ces deux semaines. Des dizaines de paisibles citoyens ont été tués lors des attaques. Selon le communiqué du Gouvernement, ces différentes attaques ont été dirigées contre les communautés des cercles de Bandiagara et de Bankass, en particulier celles des villages situés dans les communes de Baye et Ouenkoro. « Les hameaux de Léri, Téri et Tolé ainsi que les villages de Ouro-Saye, Gouari, Kourou-Kanda et Mandé-Kanda rallongent désormais la liste de nos cités martyres », lit-on dans le communiqué. Le même communiqué précise que les deux dernières attaques ont enregistré « des pics de violences avec respectivement quinze (15) et vingt-deux (22) morts ». Il a ainsi condamné «ces violences inhumaines et répétées ciblant de façon indiscriminée, les Forces Armées et de Sécurité, les populations civiles, le bétail, les greniers, les véhicules de transport et les habitations ».

Pourquoi un communiqué tardif du Gouvernement ?

Le gouvernement malien, il faut le dire, a été indifférent, durant des jours, aux différentes attaques contre les villages et hameaux au pays dogon. Certains de ces villages mentionnés dans son communiqué ont été attaqués il y a plus d’une dizaine de jours. Mais il lui (Gouvernement) fallu tout ce temps pour produire un simple communiqué de condamnation. Sur les réseaux sociaux , les ressortissants du pays dogon ont  dénoncé le silence du Gouvernement sur  les différentes attaques terroristes . Même si sa sortie est à  saluer  pour beaucoup de citoyens, elle a, quand-même,  été tardive.

Il faut rappeler que ledit communiqué a été produit  juste le lendemain de  la rencontre entre le premier ministre Boubou Cissé et le représentant spécial de l’ONU au Mali, chef de la Minusma, Mahamat Salah Annadif sur la question de la crise sécuritaire dans les régions du centre . Le Gouvernement a-t-il été interpellé par la Minusma par rapport à son silence sur les différentes attaques ? En tout cas, sa réaction après un long silence assourdissant n’est pas gratuit.

Aissata Djitteye 

Source : Le triomphe

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