Premier décès dû au coronavirus en Afrique : le coordonnateur du Burkina Faso démis de ses fonctions

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A l’entrée du grand marché de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, le 20 avril 2020
A l’entrée du grand marché de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, le 20 avril 2020

La défunte est la députée de l’opposition et deuxième vice-présidente de l’Assemblée burkinabée, Rose Marie Compaoré.

Le coordonnateur de la cellule de réponse à l’épidémie due au coronavirus au Burkina Faso, le professeur Martial Ouédraogo, a été démis de ses fonctions, mercredi 29 avril, à la suie d’une controverse sur les causes du décès de la première victime officielle du Covid-19 en Afrique.

Le 18 mars, le professeur Martial Ouédraogo, devenu depuis une figure de la lutte contre la pandémie, avait annoncé le décès lié au coronavirus d’une patiente de 62 ans, diabétique. C’était alors le premier décès officiel en Afrique causé par le coronavirus. On avait plus tard appris qu’il s’agissait de la députée d’opposition et deuxième vice-présidente de l’Assemblée, Rose Marie Compaoré. Lundi, en marge d’une cérémonie en mémoire de la défunte, la famille avait émis des doutes sur les causes de la mort, affirmant n’avoir jamais reçu son dossier médical.

Au Burkina Faso, où les mesures de distanciation sociale et le port obligatoire de masques ne sont pas toujours respectés, l’opinion publique est souvent sceptique sur l’existence du coronavirus. Une partie de l’opinion publique doute des décès liés à la pandémie qui a fait 42 morts pour 638 cas dans le pays, selon le dernier bilan officiel.

Ouverture d’une enquête

Dans un reportage de la télévision privée BF1, largement relayée sur les réseaux sociaux, l’époux de la défunte, Amado Compaoré, se demande « comment une patiente, qui est rentrée consciente à l’hôpital le 16 mars, est déclarée morte du coronavirus le lendemain, 17 mars, alors que le test lui-même prend au minimum trois jours ? »

« Par ailleurs, aucun autre membre de la famille n’a contracté la maladie, malgré le fait qu’aucune mesure de désinfection de la famille mortuaire n’a été faite », affirme-t-il, demandant une enquête.

L’affaire a pris de l’ampleur et le ministre de la communication, Remis Fulgance Dandjinou, a annoncé le limogeage du professeur et l’ouverture d’une enquête : « Le conseil des ministres, au regard des éléments fournis par le ministre de la santé sur cette situation extrêmement grave, a demandé que des investigations soient menées afin que des décisions soient prises. D’ores et déjà, le conseil a demandé qu’un nouveau coordonnateur national du comité de lutte contre le coronavirus soit nommé. »

Source : Le Monde avec AFP

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