Lors d’une conférence de presse tenue, le week-end dernier, à San, l’alliance ADEMA-RPM s’est insurgé contre le verdict de la Cour la Constitutionnelle sur l’issue des élections législatives 2020.
Dans cette circonscription électorale, le second tour des législatives opposait l’alliance ADEMA-RPM à celle de l’UFDT-SAMA Ton, ASMA-CFP, MPM et URD, qui a été déclarée gagnante. La liste ADEMA-RPM refuse de reconnaître cette victoire justifiant qu’elle a introduit des requêtes à la Cour pour bourrage d’urnes que celle-ci n’a même pas daigné analyser. En effet, cette alliance indique avoir décelée au cours de la centralisation des résultats du second tour des législatives pour plusieurs cas d’anomalies, où le nombre de votants et d’inscrits ne concordait pas, voire des votants supérieur au nombre d’inscrits dans certains centres. C’est muni de toutes ces preuves qu’elle a introduit des requêtes à la Cour Constitutionnelle. « Surprise, elle n’a même pas daignée les analyser », protestent à l’unanimité les conférenciers.
Pour eux, en absence d’enquête approfondie sur l’origine des centaines voix obtenues par la liste adverse dans les centres ou de bureaux de votes où le nombre de votants était supérieur aux inscrits, ils estiment que leurs droits civiques ont été volés. « Manassa Danioko ne peut pas annuler nos requêtes parce qu’elle est présidente de la Cour Constitutionnelle et qu’on se taise. Le verdict que la Cour a rendu lors du second tour des élections législatives dans le cercle de San, nous nous ne reconnaissons pas dans ses résultats. Les populations n’ont pas voté pour les députés qui la cour a déclarée élus. C’est une nomination de députés », proteste-t-il.
Avant d’enfoncer le clou, ‘’ la Présidente de la Cour a trahit son serment de juge. Elle a trahi le Mali et elle ne bénéficie plus de la confiance du peuple Malien. En lisant l’arrêt de la proclamation des résultats définitifs, elle était munie d’un stylo pour changer les chiffres au même moment que l’un de ses conseiller la corrigeait’’.
Le conférencier Alpha Oumar M Touré estime qu’ils ont consulté l’avis d’autres constitutionnalistes qui connaissent le droit plus que la Présidente de la Cour Constitutionnelle. Lesquels, selon eux, ont admis à l’unanimité que si les résultats proclamés par la Cour suscitent autant de contestation, il est sied de reprendre le vote.
En tout cas, l’alliance ADEMA –RPM ne décolère pas contre le silence du Président de la République estimant qu’elle a été trahie et réduite à la risée de tous malgré les nombreux efforts qu’ils ont fournis pour la réélection du Chef de l’Etat IBK. « C’est ce dernier qui doit veiller sur les verdicts de la Cour. C’est lui qui doit rappeler la Cour à l’ordre. Nous lui ne demandons de nous soutenir sur la base du mensonge, mais et surtout, nous n’admettons pas qu’il soutienne nos adversaires contre nous. Malgré qu’il est chef de notre parti, nous estimons qu’avec un verdict pareil, le Président de la République nous a trahi, il n’a pas été reconnaissant envers nous malgré ce que nous avons fait pour lui », a déclaré Alpha Oumar M Touré.
Ajoutant que « Monsieur le Président, nous t’avons juste demandé de nous soutenir à triompher la vérité des urnes. Nous ne sommes pas d’accord avec l’issue des législatives et nous allons nous battre jusqu’à obtenir la vérité des urnes. Nous n’allons plus respecter les décisions de la Cour constitutionnelle jusqu’à ce que l’actuelle Présidente quitte. Et nous n’avons pas peur de partir en prison ». Et Alpha Oumar M Touré de conclure en citant en référence plusieurs hommes politiques africains et Maliens qui ont séjourné en prison pour leurs opinions.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net