Rôle de la justice dans un état de droit : Le Mali doit s’inspirer de l’exemple des pays où lajustice n’est pas sous ordres

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La crise de confiance entre gouvernants et gouvernés tire sa source d’une  distribution à la fois mauvaise et sélective  de la justice. L’injustice est non seulement mère de tous les conflits, mais aussi et surtout, elle est à la base de la souffrance et de l’inégalité, sources de conflits interethniques, de guerre fratricide ou communautaire. Le Mali mis sur le banc des accusés des pays mal gouvernés où la corruption, la délinquance financière, le népotisme sont les maîtres-mots de l’administration, est aujourd’hui  sur le point  de respirer à pleins poumons grâce à une prise de conscience d’une nouvelle génération d’hommes en robes noires et rouges, autour du Ministre Malick Coulibaly. Cette génération ne mérite-t-elle pas  d’être aidée ? Quel est le rôle de la justice dans un Etat de droit ?

L’Etat de droit selon le lexique des termes juridiques est une expression employée pour caractériser un Etat dont l’ensemble des autorités politiques et administratives, centrale et locale, agit en se conformant effectivement aux règles de droit en vigueur et dans lequel estime-t-on , généralement tous les individus bénéficient également de garantie et de liberté fondamentales. L’Etat de droit s’incorpore techniquement dans le principe de légalité, il se concrétise par l’existence d’une institution  chargée du contrôle de constitutionnalité des lois.

En effet, dans sa mission de protection des intérêts de la société, l’Etat doit se doter de moyens humains et matériels pour atteindre ses objectifs. La cité à travers ses maux quotidiens doit être un environnement au sein duquel chaque membre parviendrait à satisfaire ses besoins personnels tout en respectant les prérogatives ou les droits de ses semblables. Mais la loi de la nature est telle que certains construisent et d’autres démolissent d’où la coexistence entre le bien et le mal. Au sein de l’Etat de droit,la protection des libertés individuelles et collectives est garantie par le pouvoir judiciaire. La quiétude de l’ordre social dépend en grande partie de l’efficacité de ce pouvoir si noble sans lequel la cité tomberait dans un univers de non droit, dans un brouillard chaotique. A quoi sert-il de voter une loi si cette même loi n’est pas en mesure d’être appliquée ? La protection pénale de la société passe par le ministère public au plus haut niveau et par la police judiciaire, ses auxiliaires.

Le Maliqui a souscrit à toutes les conventions et principes de l’Etat de droit et de bonne gouvernance, a pendant longtemps mis à vau-l’eau ces sacrosaints principes pour n’être qu’un Etat où règnent la gabegie, le clientélisme, la corruption dans des proportions  tellement inquiétantes que tous les efforts sont en train d’être annihilés. Face à l’anarchie, la justice n’est-elle pas le dernier rempart d’un peuple qui veut éviter de tomber ? Nous devons soutenir la justice, celle qui s’est engagée véritablement dans un combat sans concession contre la corruption et la délinquance financière et pour un pays où tous les citoyens sont égaux devant la loi.Ce noble combat doit être celui de la jeunesse qui a le souci de son progrès et de son épanouissement. Car comme avait si bien schématisé le guide de la révolution Burkinabé, Thomas Sankara : « une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraie même les bombes atomiques ».

En somme, les Etats-Unis, la France, le Canada, l’Allemagne doivent leur stabilité et leur développement à la justice, pas factice, mais  celle qui juge selon les lois.

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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