Choix du président de l’Assemblée Nationale : Le RPM pourra-t-il recoller les morceaux ?

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Les tractations pour l’élection du président de l’Assemblée Nationale ont laissé des fissures au sein de l’organe dirigeant du Rassemblement pour le Mali (RPM). Le parti présidentiel parviendra-t-il à recoudre les morceaux et faire efficacement face aux futures échéances politiques.

Une partie importante du Bureau politique national (BPN) du parti Rassemblement pour le Mali (RPM) a résolument opté pour élire l’honorable Mamadou Diarrassouba à la présidence de l’Assemblée Nationale. Les autres cadres et élus sont derrière l’honorable Moussa Timbiné, pour aller à la conquête du perchoir. Sans compter que certains partis politiques alliés comme le MPM de Hady Niangado sont du côté de M. Timbiné.

Selon nos sources, le fait que le président fondateur du RPM, le président de la République a indiqué aux protagonistes de cette compétition  qu’il n’a pas de choix, a rajouté au climat de division entre les pro-Diarrassouba et les pro-Timbiné. Sur les 52 députés RPM, 33 s’étaient réunis hier, dimanche à l’Hôtel Maeva autour de Mamadou Diarrassouba pour les derniers réglages, avant le vote à bulletin secret de ce lundi Place de la République.

Ces conciliabules et mobilisations de soutien à tel ou tel camp a provoqué de fortes dissensions entre les responsables du BPN du parti présidentiel. C’est au point que le président du parti, Dr Bokaary Tréta,est désormais boudé par le camp des inconditionnels de Karim Kéita, le fils du chef de l’Etat, qui s’est rallié à la candidature de Moussa Timbiné. Alors que le président Bokary Tréta et plusieurs lieutenants du parti sont fortement engagés aux côtés du député de Dioïla.

Il faut noter que de profondes divergences existaient déjà au sein de plusieurs sections du parti du tisserand. C’est en particulier ce qui a été le cas en commune V du district de Bamako, où le secrétaire général de section sortant, le maire Amadou Ouattara et son successeur, le député Moussa Timbiné se sont livrés à une véritable guerre de tranchée. Ce qui a failli entraîner l’échec de Timbiné aux récentes élections législatives. Il n’a été déclaré élu qu’au second tour après un quasi repêchage par la Cour Constitutionnelle, surtout que Timbiné et Dr Bokary Tréta s’entre-déchiraient pour un éventuel siège de député en faveur du président du parti. Et IBK avait laissé pourrir cette situation. Le chef de l’Etat peut-il, après, jouer sa partition dans le recollage des morceaux de son parti ? IBK sera-t-il audible en donnant des instructions pour un lendemain d’unité du parti du tisserand ? Rien n’est moins sûr, d’autant que plusieurs formations politiques adverses sont déjà dans les préparatifs pour la présidentielle 2023 et feront feu de tout bois pour surfer sur les faux pas du RPM.

La capacité de rassemblement du RPM sera aussi dépendante du choix de la personnalité qui va occuper la primature dans les prochaines années. Si Dr Boubou Cissé renouvelle son bail à la Cité administrative, le parti du tisserand aura moins de chance de ressouder ses rangs pour la perspective de 2023. Idem pour le cas où un cadre de l’ADEMA atterrit à la primature. Au contraire, si  une personnalité du RPM est propulsée dans le fauteuil de Boubou Cissé, le parti vert et or peut se surpasser pour resserrer ses rangs et tenter de sauver l’honneur, en vue du rassemblement de ses forces. Sans oublier que les réformes politiques à amorcer seront aussi décisives dans cette équation à plusieurs inconnues.

Boubou SIDIBE 

Source : Maliweb.net

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