Décidément, le régime d’IBK est véritablement dans l’œil du cyclone. En plus de la mauvaise gouvernance avec son corolaire d’insécurité, de corruption, de népotisme et de crise sociopolitique, dénoncés par les organisateurs du meeting du 5 juin 2020, une autre affaire ubuesque vient assombrir la petite étincelle qui scintillait encoredans un ciel totalement noir, celle du Kidnapping de l’honorable Soumaila Cissé. Donc l’espoir d’une résolution pacifique de la crise entre gouvernants et une frange importante des gouvernés s’étiole quand on sait que les manifestants seront également composés des nombreux partisans de Soumaila Cissé. Son parti, l’URD et le regroupement politique, FSD, dont il est issu ont sonné la mobilisation aux côtés de l’Imam Dicko pour demander le départ d’IBK.
Tous les démembrements du parti de la poignée de mains, à savoir le Bureau Exécutif National, ceux des jeunes et des femmes étaient en conclave cette semaine pour peaufiner les dernières stratégies afin de mobiliser les militantes, militants et sympathisants de leur parti pour une grande participation au meeting du 5 juin 2020. Ils disent en avoir ras-le bol de cette patience qui n’a jusque-là aboutit à aucun résultat tangible concernant Soumaila Cissé. Les cadres et militants ne cachent plus leur agacement de voir que les autorités ne font pas assez pour ramener Soumaila Cissé après plus de 70 jours de rapt. Ils grossiront les rangs des mécontents, des frustrés et joindront leurs voix à celles de l’ensemble des blasés de la République pour demander le départ d’IBK. C’est pourquoi ceux qui doutent encore de la réussite du mouvement minimisent forcement l’ampleur de la crise et la profondeur des frustrations des maliens.
L’URD et le FSD ont intégré le mouvement composé essentiellement de la CMAS et de l’EMK, non pas pour les beaux yeux de leurs initiateurs, mais parce qu’ils ont aussi, en plus des revendications d’ordre général auxquelles ils souscrivent, leur légitime revendication qui est la libération de Soumaila Cissé. Ils sont d’ailleurs beaucoup de cadres et militants qui murmurent plus bas sur une éventuelle complicité de l’Etat dans le rapt de Soumaila Cissé. La principale raison qui sous-tend cette affirmation est le fait que jusque-là aucun groupe Djihadiste n’a revendiqué le kidnapping de l’honorable Cissé. Le mode opératoire des djihadistes étant connu, il est impensable que Soumaila Cissé puisse être entre leurs mains sans demander des rançons ou exiger la libération de certains prisonniers djihadistes.
En somme, le régime IBK semble véritablement semer la graine de sa propre failliteen frustrant l’ensemble des maliens excepté une infime minorité qui lui est inféodée. Si nous devions tous nous ériger contre le départ prématuré d’un pouvoir démocratiquement élu, nous devrions aussi réclamer de profonds changements et une gouvernance vertueuse et surtout la libération sans délai de la deuxième personnalité politique de la République, à savoir Soumaila Cissé.
Youssouf Sissoko
Source : Inf@sept