Madagascar compte 1 162 cas et 10 décès. Une vingtaine d’infirmiers, sages-femmes et aides-soignants ont été contaminés, indique le syndicat des paramédicaux. Mais ce chiffre pourrait être bien supérieur, puisque peu de tests sont effectués. Face à l’augmentation du nombre d’agents de santé infectés, le syndicat lance un appel aux autorités.
La majorité des paramédicaux atteints du Covid-19 se trouvent à Tamatave, dans l’est du pays et à Antananarivo, les deux villes les plus touchées par la pandémie. De nombreux centres de santé du pays sont sous-équipés, principale raison de la contamination du personnel médical, explique Jerisoa Ralibera, infirmier dans un hôpital de la capitale et président du syndicat des paramédicaux.
«Les conditions de base ne sont pas remplies pour faire face à la pandémie. Il y a parfois une rupture d’équipements de protection dans les centres de santé, ou le centre réutilise les équipements de protection à usage unique, comme les sur-blouses ou d’autres équipements, que l’on peut décontaminer. Il y aussi une insuffisance en nombre pour nous, paramédicaux, qui nous occupons des malades dans la communauté. »
Peu de formation et de compensation
Ces agents de santé n’ont pour la plupart pas été formés à la prise en charge de patients atteints du Covid-19 : « Nous, paramédicaux du ministère de la Santé, nous sommes environ 7 000. Et moins de 1 000 d’entre nous ont bénéficié de la formation. Pourtant, le Covid-19 se propage dans les communautés actuellement et on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de coronavirus dans d’autres villes que Tamatave et Antananarivo, puisque les tests de dépistage sont vraiment limités ».
Des conditions de travail rudes qui n’ont pas été compensées. Le personnel de santé traitant les malades du coronavirus indiquent ne pas avoir reçu leurs indemnités de réquisition et peu ont bénéficié de primes de risque. Contacté, le ministère de la Santé n’a pas donné suite à nos questions.
Le syndicat des paramédicaux a annoncé la tenue d’une manifestation devant l’hôpital HJRA, dans le centre d’Antananarivo, et devant les centres de santé des autres régions ce vendredi pour alerter les autorités sur leurs conditions de travail.
Source : Rfi