Conscient de la maxime selon laquelle « la nature a horreur du vide », le leader du parti YELEMA, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, en quête de popularité, semble lorgner l’étoffe de chef de l’opposition parlementaire.
Les députés de l’URD sont orphelins dans leurs pratiques politiques depuis l’enlèvement du leader et chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, le 25 mars 2020. Le vide ainsi laissé par le chef de l’opposition malienne et député élu à Niafunké aiguise les appétits de certains chefs politiques. Parmi ceux-ci, il y a le président du parti YELEMA, l’ex-Premier ministre Moussa Mara, député élu en commune IV du district de Bamako. Il semble s’inscrire désormais dans le schéma de prendre, dans la conscience populaire, la pace de l’honorable Soumaïla Cissé.
En effet, le ton de Moussa Mara est de plus en plus calqué sur celui d’un leader de l’opposition parlementaire. Ses tweets, de plus en plus réguliers, et ses prises de parole visent à attirer l’attention sur son rôle de dépositaire du contre-pouvoir du régime IBK. Sauf qu’il a été Premier ministre de ce régime et a participé à bien de prises de décisions…
A l’Assemblée Nationale le jeudi dernier, l’honorable Moussa Mara a jugé bon de dénoncer ce qu’il considère comme des maladresses d’un député URD, qui plus est président du groupe parlementaire de son parti, l’ancien ministre Amadou Cissé. « Le député de l’opposition vient de s’appesantir sur ce que fait le ministre de la Santé…Je pense que nous sommes ici pour examiner les conditions d’une nouvelle dette pour notre pays », a-t-il déclaré comme pour dire que le député Amadou Cissé ne joue pas bien son rôle.
Cette intervention de Moussa Mara a provoqué la colère du député de Tenenkou, qui s’est vu attaqué. « Même si j’appartiens à l’opposition, mon collègue Moussa Mara n’a pas besoin de venir m’étiqueter ici comme tel… Je suis un élu du peuple et je n’accepte pas cette volonté de discrimination ou de marginalisation », avait-il retorqué. Ce qui a poussé le président de l’Assemblée Nationale à intervenir pour calmer les ardeurs et dissiper les dissensions politiques.
Il faut rappeler que Mara ne cesse ces derniers jours de fustiger la qualité et la légitimité de l’institution à laquelle il appartient. Avec une certaine condescendance et une tendance à faire étalage de ses connaissances, le député de la commune IV s’attire ainsi la foudre de ses collègues députés et, par ricochet, veut apparaitre comme le « mal aimé » et peut-être le leader de l’opposition parlementaire. « L’Assemblée précédente avait un problème de légitimité, la nôtre est encore en dessous» a-t-il déclaré pour exprimer ses griefs et insatisfactions.
Avant l’entame des travaux de la nouvelle Assemblée Nationale, Moussa Mara, avec seulement ses deux autres députés, a tenté de briguer la présidence de l’institution. Comme pour se donner un statut d’alternative pour les élus, d’opposant nouvelle formule. C’est en cela que Mara veut, maladroitement, tenter de ravir la vedette d’un certain Soumaïla Cissé. Sauf que la carrure et la stature du président de l’URD ne sont pas les siennes.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net