Issiaka Sidibé parachuté à la tête de la Haute cour de justice : Au nom du Clan familial !

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La nouvelle est brutalement tombée le mercredi dernier. Elle a, depuis, plongé l’opinion publique nationale dans une colère indicible, qui y a vu une provocation de trop, convaincue que c’est le parachèvement de la main mise clanique sur les institutions de la République.

L’acte ne pouvait être perçu autrement à un moment où le peuple malien, dans toutes ses composantes, réclame rien de moins que la démission d’IBK. Mais, même en temps normal, le bon sens, en tout cas le politiquement correct, commande à tout pouvoir politique d’éviter les hold-ups claniques sur les institutions à travers des personnages trop proches des familles des tenants du régime. Porter alors Issiaka Sidibé, beau-père de Karim Keïta, lui-même fils d’IBK, un si proche de la famille présidentielle à la tête de la HCJ, l’institution à qui est dévolue la mission de juger le président de la République et les ministres dans le cas des fautes qu’ils commettraient dans l’exercice de leurs fonctions, interpelle forcément les consciences citoyennes.

Les Maliens ont-ils raison ou tort ? Chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage. Les Maliens ont eu amère expérience de la Haute Cour de Justice qui, au mieux, apparaît à leurs yeux comme une institution de parade juste pour servir de couverture à de faits graves délictueux, lesquels ne viendront jamais devant elle. Elle a servi, par exemple, d’épouvantail contre le président Amadou Toumani Touré menacé longtemps de crimes de haute trahison. Finalement, celui-ci  sera déclaré serviteur de l’État à la moralité irréprochable.

Comme on le voit, les choses ne coulent pas de source dans cette gouvernance d’Ibrahim Boubacar Keïta. Les institutions ne sont que des jouets entre ses mains. Après avoir fait planer sur la tête du pauvre ATT l’épée de Damoclès pour une très probable traduction devant la HCJ, il fera par l’accueillir en lui faisant une fête grandiose.

Aujourd’hui, qu’on le veuille ou non, IBK, son fils et tout leur clan sont, à quelques différents niveaux, soupçonnés de haute trahison, soit en raison des velléités de partition du pays, soit au regard des détournements inouïs des deniers publics, ou encore des disparitions de personnes. Issiaka Sidibé est porté à la tête de la HCJ pour couvrir les arrières, rien d’autre.

S’il avait été un bon président de l’Assemblée nationale durant les sept années d’une mandature exceptionnelle, nul n’aurait soulevé des inquiétudes ou des suspicions contre Issiaka Sidibé. Malheureusement, l’histoire retiendra qu’il fut le plus piètre président du Parlement malien depuis 1960. L’homme, en effet, contrairement à ses prédécesseurs à la tête de l’Assemblée nationale de 1960 à 2020, est connu pour de nombreuses frasques tant en ce qui concerne la gouvernance que le comportement social. Il a une réputation des plus sulfureuses qui auraient incontestablement  poussé un Mahamane Haïdara ou un Ali Nouhoum Diallo à se suicider. Les fortes contestations au cœur desquelles il demeurera sont nombreuses à citer. Tout cela pris en compte, il n’est pas contestable que sa nomination à la tête de la HCJ procède d’une protection rapprochée pour le président de la République, son fils et tout leur clan qui pataugent dans de nombreux délits sur lesquels il conviendrait de revenir largement.

Amadou N’Fa Diallo

Source : L’aube

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