Au Mali tout est ouvert : marchés, mosquées, restaurants, hôtels, bars, même les maisons closes. Tout est donc ouvert sauf l’école et les espaces sportifs. Pas besoin d’un esprit sain dans un corps sain. Comme si Corona ne concernait que ces hauts lieux de formation. Et d’ailleurs, n’est-ce pas Ibk qui a également mis en place une commission pour la libération de Soumaïla Cissé ? Depuis lors, rien à ce sujet. Aucune nouvelle de Soumi, aucune annonce de la part de la commission. Y a-t-il des négociations, avec qui, puisqu’on ne sait même pas qui le détient ? Devrions-nous continuer à avaler les déclarations d’intention infécondes ?
Le dernier discours du président Ibk est à saluer dans la forme car il fait taire les polémiques qui entouraient son état de santé et sa présence au Mali. Mais ce discours pèche par son manque de consistance et de réalisme. Dans les circonstances actuelles, un Président ne doit pas lésiner avec les décisions qui conduisent immédiatement à l’accalmie. Sortir pour sortir ? Non. Sortir avec des solutions concrètes aux problèmes, et non des déclarations d’intention.
Voilà ce que Ibk nous raconte à propos de la crise scolaire : « Je m’attellerai tout d’abord à résoudre la crise scolaire en instruisant au Premier ministre de trouver, dans les meilleurs délais, un accord avec le syndicat des enseignants. J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré. L’école c’est l’avenir de notre Nation. Nos enfants ne méritent pas moins ».
Si Ibk avait l’intention de dialoguer avec les enseignants, il n’allait pas reconduire Boubou Cissé qui est persona non grata aux yeux de ses interlocuteurs. C’est lui qui a instruit l’an dernier au même Premier ministre de trouver des solutions aux problèmes posés par les enseignants, et même à ceux qui ne sont pas posés. Reconduire Boubou Cissé relève d’un mépris qui renforce le désespoir et donc la colère des enseignants. Ibk se moque de qui ?
C’est aujourd’hui que Ibk a su que l’école est en crise ? Il a même parlé d’institutions : « Les dernières élections législatives ont fait l’objet de graves contestations dans certaines parties de notre pays. Il nous faut tirer toutes les leçons de ces crispations. Nous recherchons une solution idoine et urgente afin de répondre aux frustrations exprimées. Je tiens à ce que les Maliens gardent foi en leurs institutions. Cela est l’un des garants d’une bonne gouvernance ».
De quelles institutions parlez-vous Monsieur le président ? De celles que vous avez vilipendées avec l’appui de Manassa si l’on en croit les manifestants ? Depuis quand vous avez souci des institutions et même du Mali ?
Après 7 ans de fausses promesses et d’inaction, à quoi peut-on espérer du même président dans 3 ans ?
Un tel discours ne retient plus l’attention du peuple désabusé car trahi à maintes reprises. Pour beaucoup de gens, il est temps de multiplier Ibk par zéro. Nous ne sommes pas au stade des déclarations d’intention, nous voulons des faits ou tout au moins des mesures concrètes à la dimension de l’ampleur des protestations et du soulèvement populaire. Par exemple remettre les enseignants et les victimes des législatives dans leurs droits avant la fin de ce mois. Ouvrir l’école et les espaces sportifs dans le respect des règles de barrières. Reprendre en toute transparence le second tour des législatives dans les circonscriptions dont les résultats sont sujets à polémiques. Ibk peut-il prendre de tels engagements ? Il n’y pense même pas ? Donc Ibk n’a pas de solution pour le Mali et les Maliens. Il faut qu’il en trouve au plus vite, sinon il finira par s’en aller ou tout détruire dans ce pays.
Qui vivra verra !
Mamadou DABO
Source : Zénith Balé