L’Imam Mahmoud Dicko a prouvé son amour pour le pays sa grandeur d’âme et sa grande sagesse vendredi dernier en s’opposant fermement au projet de progression de manifestants vers Koulouba. La frange lâche du M5, tapis dans l’ombre, ruminant défaite et dépit, avait cru être plus malin que l’ancien Président du Haut Conseil Islamique.
Les politiciens en mal de crédibilité, puisqu’il faut les appeler par leur nom, espéraient secrètement pousser les nombreux enfants d’autrui dans la rue, provoquer les forces du maintien d’ordre et obtenir enfin de rougir les mains des autorités du sang des maliens. Mais Mahmoud Dicko n’est pas un enfant de chœur et son combat se fait d’après lui-même au bénéfice des vivants, sans effusion de sang sans destruction de bien. A-t-il compris la perfidie qui se joue dans les coulisses et sur son dos ? A-t-il seulement voulu avoir la preuve que ses coéquipiers d’occasion étaient réellement capables de tuer des centaines de maliens pour accéder au pouvoir qui semble leur échapper par les voies normales ? A-t-il entendu la voix de la CEDEAO appelant à la retenue et au dialogue pour une sortie de crise ? L’imam Dicko a pris tout le monde au contrepied, son camp en premier.
Il a déçu plus d’un et a brisé bien de rêves. D’abord dans le camp du pouvoir, tous les durs qui pensaient que c’est l’occasion d’avoir l’imam à la faute et de déclencher une armada de procédure interne et internationales pour en finir. Ensuite, ses partisans comme Moussa Sinko et Cheik Oumar Sissoko, co-auteurs de la marche dispersée sur Sénénikoro, le 05 juin dernier, ont certainement mal dormi le 19 juin et qui pensaient rééditer pour le premier, le 22 mars et pour le second le 26 mars. Sauf que pour Mahmoud Dicko, il ne faut pas chercher mars en juin. Par son attitude le vieil imam a , à la fois augmenté sa côte de popularité, compris ses alliés, et donné le temps à IBK d’organiser un dialogue à la malienne pour une sortie de crise honorable pour tous.
Il est évident que les voies de négociation sont nombreuses. Si toute option de dissolution de l’Assemblée Nationale est à écarter parce que Inconstitutionnelle et trop coûteuse, un gouvernement d’union nationale et de pleins pouvoirs reste la meilleure option pour se mettre au-dessus des questions de personne, d’ethnie ou de parti et remettre les maliens au travail. Dans cette optique, le Président IBK et l’imam Dicko seront les deux garants
Aly Diarra
Source : La lettre du Mali