Crise socio-politique au Mali : après la démission d’IBK, aucun plan n’est prévu pour la transition

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Cheick Oumar Sissoko
Cheick Oumar Sissoko

Cheick Oumar Sissoko, président du Mouvement Espoir Mali Koura (EMK), faisait face à Ras Kébé dans l’émission ‘’Entretien exclusif’’ de Actuel média, le dimanche 28 juin dernier. Les discussions ont porté notamment sur le rôle du mouvement (EMK) dans la création du M5-RFP, le refus du mouvement à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, sa vision politique pour un Mali fort…

Le EMK, ce mouvement regroupant au moins 58 regroupements, selon son président Cheick Oumar Sissoko, est l’un des premiers mouvements à réclamer haut et fort la démission du Président IBK et de ses institutions, lors de son lancement le 14 mai 2020. C’est à cet effet qu’il a été rapproché par les responsables de la CMAS et du FSD pour définir un plan d’action commun et réclamer la démission d’IBK et de son gouvernement, d’où le Mouvement du 5  juin – Rassemblement des Forces patriotiques ( M5-RFP).

Selon M. Sissoko, IBK, jadis aidé par beaucoup d’entre eux pour accéder au pouvoir, n’a jamais respecté les engagements politiques qui sont ressortis de la Conférence d’Entente nationale, des engagements avec l’Opposition malienne, et ceux du Dialogue national inclusif. À l’en croire, c’est tous ce qui a conduit à l’aggravation des difficultés qui ont plongé le Mali dans un état de mort cérébrale notamment l’insécurité accentuée par le détournement des fonds servant à l’achat des matériels de combats, des « blindés en cartons » et des hélicoptères en très mauvais états, l’éducation, et des crises intentionnelles.

Les 3 ans restants du Président

Pour M. Sissoko, ceux qui disent qu’il serait judicieux de laisser IBK finir son quinquennat pour réclamer le changement n’ont toujours pas compris que le Mali est au bord du gouffre et continuera 3 ans de plus dans cette situation.  Puisque cela trouverait qu’il a fini avec le Mali. S’il n’a pas voulu interpréter l’intervention de la CEDEAO comme inopportune, au moment où le peuple réclame le changement,  l’homme fort du EMK estime que ce dernier aurait été plus à son avantage si elle s’investissait dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest plus précisément à Kidal où on déplore des milliers de morts depuis 2012.

La sortie ratée du M5-RFP du 19 juin

Cheick Oumar Sissoko déplore l’incohérence de la déclaration du M5-RFP et le discours de l’Imam Mahmoud Dicko le 19 juin dernier.  Il explique cela par le  manque de temps  pour concerter l’iman et aussi, précise-t-il, ce dernier avait dit qu’il soutenait  « tout ce que le Mouvement allait décider ». Pour M. Sissoko, le M5-RFP, après ses deux sorties, plus ou moins ratées, n’entend pas baisser les bras à plus forte raison mettre de côté l’objectif principal du mouvement : obtenir la démission du Président IBK.

Comme le M5-RFP, M. Sissoko privilégie une transition politique en lieu et place d’un gouvernement d’union nationale comme l’a proposé la CEDEAO. Selon lui, la mise en place d’un gouvernement d’union nationale n’est que de la mascarade pour faire taire ceux qui se lèvent contre la mauvaise gestion du gouvernement.

Selon M. Sissoko, le drame, c’est que même si le président démissionne aujourd’hui, le M5-RFP ne saurait pas comment conduire la transition. Aucun plan n’est prévu dans ce sens.

À titre informatif, le président du EMK a annoncé l’annulation de la marche de la jeunesse prévue pour aujourd’hui à la suite des réunions avec ses responsables.

Cheickna Coulibaly

Source : Le Pays

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