A deux semaines de l’ouverture du procès d’Ahmed Al-Hassan devant la Cour pénale internationale, son avocate demande la clôture de l’affaire et la libération de l’accusé. Ahmed Al-Hassan est poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis lors de l’occupation de Tombouctou par Ansar Dine et Aqmi, en 2012. Cet ancien commissaire de la police des mœurs souffrirait de stress post traumatique, après avoir été torturé lors de son arrestation.
Ahmed Al-Hassan avait été arrêté en avril 2017 par la force Barkhane, puis détenus par la DST malienne. Selon son avocate, il aurait alors été torturé à plusieurs reprises. Maître Taylor demande donc aux juges de clore l’affaire et de le libérer.
A l’époque, avant son transfèrement à La Haye, les enquêteurs du bureau du procureur avaient à plusieurs reprises interrogé l’ancien commissaire de la police des mœurs de Tombouctou. Ahmed Al-Hassan se serait alors plaint du manque de soins, de nourriture. Il aurait assuré être régulièrement battu et soumis au waterboarding.
Selon son avocate, le bureau du procureur n’aurait rien fait. Maître Taylor ajoute que des témoins de l’accusation auraient eux aussi subi des sévices. Pour elle, aucun témoignage enregistré sous la torture ne peut être validé par un tribunal.
Le procès pourrait néanmoins démarrer avant la décision des juges. L’accusation leur suggère de traiter la question parallèlement et d’écarter les témoignages jugés irrecevables.
Au cours d’une audience, mardi, l’avocate australienne a aussi expliqué qu’avec la pandémie, elle n’a pu rencontrer son client en prison depuis mars. Le procureur Gilles Dutertre a aussi demandé aux juges d’être flexibles. Les premiers témoins devraient déposer fin août. Mais avec la Covid-19, il sera compliqué de les faire venir du Mali.
Source : rfi.fr