Depuis déjà un mois, la situation sociopolitique du Mali est en pleine effervescence. Des partis et associations politiques se sont regroupés pour former une coalition politique contre le régime d’IBK. Le Mouvement du 05 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) exige la démission du Chef de l’Etat IBK et la fin de son régime dont il accuse d’être corrompu, népotiste et de mal gouvernance. Ce mouvement s’est vite agrandi, au fil des semaines, par l’arrivée de nouveaux partis politiques ou associations de la société civile. Qui proviennent de tout bord.
De nombreuses formations et associations politiques membres de l’Ensemble Pour le Mali (EPM), mouvance présidentielle, ont ainsi été pris dans la tourmente du nouveau vent. Ils sont en train de quitter en cascade ce regroupement politique pour le M5-RFP. Le navire EPM serait-il avarié pour amener certains de ses passagers à embarquer dans un autre ? Si toutes les composantes du navire EPM ne sont pas encore transbordées à celui du M5-RFP, force est en tout cas de reconnaitre que le premier est progressivement en train de se vider au profit du second. Mais pourquoi un tel transbordement, notamment à un moment aussi crucial pour le Mali ? Quels sont ces partis qui changent de navire et pourquoi ?
Le MC-ATT de Jeamille Bittar, l’APM-Maliko de Modibo Kadioké et le PACP de Yeah Nienkoro Samaké ont officiellement quitté le bateau de la majorité présidentielle pour rejoindre celui des contestataires du président IBK, c’est-à-dire le M5-RFP. Ces formations politiques, non contentes d’être mises à la touche pour la gestion des affaires alors qu’ils étaient alliés du régime, ont jugé nécessaire d’aller dans le sens du nouveau vent de contestation qui souffle au Mali. Elles y ont ainsi adhéré, avec armes et bagages, et partagent désormais les revendications du M5-RFP.
Toutefois d’autres formations alliées, telles que : l’ADEMA-PASJ, le MIRIA ou l’UDD, si elles n’ont pas encore débarqué au M5-RFP, s’interrogent grandement sur leur devenir politique au sein de l’EPM. Il y aurait, selon des sources bien informées, déjà des cadres de ces partis qui seraient favorables au nouveau vent. Mais qui n’arrivent pas à exprimer publiquement leur positionnement politique. Vont-ils avoir le courage de franchir le Rubicon ?
De toute façon, des sections ADEMA-PASJ se sont déjà affranchies de la tutelle des instances nationales. Ce sont, notamment le cas de la section ADEMA de Sikasso et de France. Ces sections ont publiquement affiché leur ferme soutien aux contestataires d’IBK. Un fait notoire : au sein même du RMP, des cadres, généralement moins pondérés et zélés pour défendre le Chef de l’Etat, semblent absents. On entend plus ainsi la voix du Secrétaire politique, Nancoman Kéita ou celle de Me Baber Gano, le Secrétaire Général du parti. Le président Bocar Téréta serait aussi sur la défensive.
Falaye Keïta
Source : Le Pélican