Mais qui détient donc le Chef de file de l’opposition malienne ? Seul le président de la République a fait l’aveu de le savoir…. sans en dire plus !
Ce jeudi 2 juillet 2020 marque les 100 jours de l’enlèvement de l’honorable Soumaïla Cissé en pleine campagne électorale pour les législatives. Le rapt a eu lieu entre Koumaïra et Salaféré, dans le cercle de Niafunké. Le lendemain, les ravisseurs ont libéré une partie de la délégation comprenant les blessés et la dépouille du garde de corps du Président de l’Union pour la République et la Démocratie (Urd). Une deuxième vague de libération a eu lieu en début d’avril et le 10 mai le maire de Koumaïra a regagné son domicile.
Reste que parmi les personnes enlevées le 25 mars 2020, seul le challenger du président Ibrahim Boubacar Kéïta demeure en captivité. Qui détient donc Soumaïla Cissé ? C’est la principale question que tout le monde se pose depuis la perpétration de cet acte criminel en absence de revendication formelle. Ce qui est rare et demeure le détail troublant de cette ténébreuse affaire : les groupes armés, qui infestent une large partie du territoire national, se manifestent revendiquent leurs actes. Presque toujours !
Le 16 juin 2020, au Centre international de conférence de Bamako, le président de la République a publiquement annoncé que des contacts ont été établis avec ceux qui détiennent Honorable Cissé. ‘’Soumaïla Cissé est en vie…Nous connaissons ses ravisseurs. Nous sommes en contact avec ses ravisseurs…Et s’il plaît à Dieu, il reviendra bientôt’’, a déclaré le chef de l’Etat devant les forces vives de la nation. Cette déclaration présidentielle constitue une première depuis l’enlèvement de cette personnalité politique de premier plan.
Une occasion que n’a pas loupée Honorable Moussa Mara, président du parti Yelema Le Changement, pour jeter une grosse pierre dans son jardin : «Le Président IBK a aussi dit qu’il a la preuve que Soumaïla est vivant. On sait également depuis hier que Soumaïla rejoindra bientôt les siens. L’honorable Soumaïla a désormais un ange gardien, le Président IBK, responsable de tout ce qui se passera par la suite. Vivement Soumaïla parmi nous et le plus rapidement possible !»
Qui sont donc les ravisseurs qui n’ont pas osé revendiquer l’enlèvement de l’Honorable Cissé ? Pourquoi ils ont ouvert le feu sur les véhicules des opposants ? L’enlèvement de Soumaïla Cissé et sa délégation est-il un simple hasard ? Que retenir de l’article intitulé : «les liens troubles des ravisseurs de Soumaïla Cissé avec le pouvoir malien» du 16 juin 2020 du journal français en ligne «Mondafrique» ?
Pour quelles raisons les négociations visant à faire libérer Soumaïla Cissé trainent-elles ? Mystère et boule de gomme! Surtout qu’il y a eu un sinistre et fâcheux précédent avec les regrettés Lieutenant Mamadou Diawara, commandant de la Brigade de gendarmerie de Guiré (cercle de Nara) et le président du Tribunal de Niono, Soungalo Koné morts entre les mains de leurs ravisseurs. Dans plusieurs vidéos parvenues aux services de sécurité et diffusées sur les réseaux sociaux, ces serviteurs de l’Etat ont supplié les plus hautes autorités pour trouver un terrain d’entente avec la Katiba de Macina d’Ansardine.
Pour atténuer le choc pouvant découler de l’entretien exclusif de l’otage Makan Doumbia, préfet de Ténenkou, réalisé et diffusé par notre confrère «Le Sahelien.com», les autorités maliennes ont accédé aux doléances des ravisseurs. Si le préfet Makan Doumbia et notre confère Issiaka Tamboura ont été libéré, c’était trop tard pour le Lieutenant Diawara et le juge Koné.
Plaise à Dieu que Soumaïla Cissé revienne sain et sauf ! Que le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga nous apporte de bonnes nouvelles ! Il faut agir vite, très vite !
Chiaka Doumbia
Source : Le Challenger