Le Mouvement Baguinê Sô (MBS), la Jeunesse Ginna dogon (JGD) et le Collectif des associations des jeunes du Pays dogon (AJPD) ont tenu ce samedi 4 juillet 2020 à la Maison des Jeunes de Bamako un point presse pour faire le bilan des attaques meurtrières survenus dans le cercle de Bankass. C’était contre les civils, 36 morts et les FAMa 9 morts.
«C’est avec le cœur meurtri et dévasté que nous vous convions à ce énième point de presse, car c’est au lendemain d’un horrible massacre qui s’est passé dans les villages de Gouari, Djimdo, Dialakanda, Pangadougou dans le cercle de Bankass». C’est en ces termes que M. Yacouba Yalcouyé, secrétaire général du Mouvement Baguinê Sô a introduit la lecture de la déclaration commune, après la minute de silence.
En effet, selon ces responsables, le 1ier juillet dernier, des assaillants sont arrivés aux environs de 16 heures à bord de huit pick-up de l’armée Malienne lourdement armés et des dizaines de motos dans ces villages. «Ils parlaient la plus part la langue peulh et certains d’entre eux ont été même reconnus et identifiés par les villageois. Ils étaient tous habillés en tenue de l’armée malienne dont plusieurs étrangers selon toujours le témoignage des rescapés» explique davantage M. Yalcouyé dans la déclaration.
Aussi, indique-t-il «quand ils sont arrivés dans le village les populations les ont acclamé croyant que c’est l’armée malienne qui venait à leur protection, malheureusement les minutes qui suivent leur joie s’est transformée en drame jamais imaginé car leur visiteurs les ouvra le feu à la surprise générale de tous».
Alerter, le détachement de l’Armée qui est basé à Socoura est arrivée trois heures après que les assaillants aient quitté les lieux. Alors, pour eux, l’armée n’a fait que constater les dégâts comme l’a été toujours.
Ainsi, le lendemain les terroristes sont revenus dans les mêmes villages pour une autre attaque meurtrière mais ont été surpris par l’Armée et au cours de leur débandade, ont réussi à organiser des embuscades meurtrières dans les rangs des Famas qui a coûté la vie de quelques hommes.
En outre cette déclaration explique que cette horde meurtrière terroriste dans ces quatre villages du 1ier juillet 2020 a arraché à l’affection des siens 36 de paisibles citoyens de tous âges; la plupart des victimes ont été surpris dans leur champ.
«Ces assassins sont connus des victimes. Ils viennent de la forêt de « libé » à la frontière Burkinabé pour commettre leur forfait et se retrancher dans la même forêt» a ajouté M. Yacouba Yalcouyé.
Aussi, dit-il, «au-delà des ponts dynamités et son corollaire de souffrance; du début d’année à nos jours, le pays dogon a enregistré plus de 300 morts, des milliers de bétails emportées, des centaines de greniers calcinés, des dizaines de milliers de personnes déplacées. À la lecture de cette situation désastreuse et catastrophique, nous sommes indignés et révoltés.
Une fois de plus nous demandons au Président de la république de s’impliquer lui-même dans la gestion de cette crise du centre qui n’a que trop durée. Au gouvernement du Mali nous demandons de dépêcher une mission sur les lieux pour s’enquérir de la situation des familles éplorées».
«Nous alertons tous que nous sommes en période hivernale et que les populations du pays Dogon vivent essentiellement d’agriculture et d’élevage et tout est mis en œuvre pour empêcher le bon déroulement de cela. Si rien n’est fait, dans les jours à venir, à ce lot de malheur s’ajoutera la famine et tout le reste» prévient-il.
Il faut retenir également que les populations sont aujourd’hui sans assistance humanitaire, il urge de les assister.
Aussi, la Plateforme dénonce le traitement sélectif des informations et l’inertie du gouvernement du Mali, pour nous tous les maliens sont égaux et condamne avec la dernière énergie cet acte barbare, lâche et ignoble. Elle «exige le limogeage du Premier ministre Dr Boubou par le président de la république SEM Ibrahim Boubacar Keita car pour nous il n’a ni la volonté ni la capacité de sécuriser nos populations. Ses actes et ses dis en témoignent».
En outre, ce groupement d’associations des cadres et jeunes du Pays dogon exige le déploiement immédiat de l’armée dans toutes ces zones de tensions pour permettre à la population de cultiver et de paitre.
En somme, aide est demandée à toutes les bonnes volontés d’aider ces populations victimes.
Et, un hommage mérité a été rendu à tous les jeunes qui défendent la République du Mali dans ces zones où l’Etat Malien est absent et cela au prix de leur sang.
Dieudonné Tembely