Soumaila Cissé a-t-il déjà rencontré le journaliste Birama Touré ?

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soumaila cissé
Soumaila cissé

Soumaila Cissé avait décrié la mal gouvernance d’IBK depuis le 30 janvier 2018. En marge de la présentation du traditionnel vœu de nouvel an de l’URD à la presse, le mardi 30 janvier, à la maison de la presse, le chef de file de l’opposition l’honorable Soumaila cissé a, une fois de plus, dressé un bilan sombre de la gouvernance du président de la République.  En cette circonstance, il a exigé la bonne tenue de l’élection présidentielle et dénoncé, l’expansion de l’insécurité, les menaces du chef de l’Etat contre l’opposition.

D’entrée de jeu, soumaila Cissé a expliqué que selon le classement de la liberté de la presse publié en 2017, le Mali est passé de la 122eme place en 2016 à la 116eme place et reste toujours dans la zone rouge. À cet égard, il a indiqué que pour redresser notre pays, retrouver l’unité nationale et restaurer l’autorité de l’Etat, le Mali doit nécessairement renouer avec la liberté et la justice. Cela, a-t-il laissé entendre, passe impérativement par une presse de qualité, indépendante et plurielle et disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés. Il a  poursuivi que le Mali est loin de cet objectif : ‘’il y a quatre ans le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Les enquêtes ouvertes n’ont toujours rien révélé et la justice est restée au point mort. Cette disparition continue de nous inquiéter. C’est pourquoi nous interpellons une fois de plus les autorités compétentes pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire’’.  Avant de déclarer que l’affairisme, la corruption, la prévarication, les scandales financiers qui jalonnent la chronique ordinaire du pouvoir en place doivent être dénoncés avec force. Pour ce faire, il dira que le travail de la presse est précieux et primordiale pour exiger la bonne gouvernance au plus haut sommet de l’Etat et réclamer une gestion saine des derniers publics. ‘’On n’a jamais vu un pays se redresser économiquement, améliorer le sort des populations et rétablir la sécurité dans la mauvaise gouvernance et la corruption’’ a-t-il déclaré.

Les Maliens ont été dupés : fidèle à ses diatribes contre le régime, le président de l’URD a indiqué que la déliquescence du pouvoir a conduit le pays dans l’impasse. ‘’L’incompétence et l’incapacité avérée des différents et nombreux gouvernements qui se sont succédé depuis 2013 ne sont pas une fatalité. Les Maliens méritent mieux que cela. La mystification du président IBK, qui parle beaucoup, mais qui ne fait rien pour son peuple, n’est pas à la hauteur des enjeux. Les Maliens ont été dupés’’ a-t-il dénoncé. Et d’ajouter que pour sauver le Mali, il faut organiser des élections libres et transparentes. Pour en finir avec la crise, le président IBK doit sortir. C’est de la responsabilité de tous ceux qui portent et incarnent une alternative crédible et démocratique. En tant que chef de file de l’opposition, je ne me déroberai pas à mes responsabilités. Il faut mettre un terme à l’incurie des uns et au désespoir des autres’’ a soutenu le chef de file de l’opposition. Soumailacissé a rappelé à ses détracteurs que l’opposition républicaine ne cessera jamais de dénoncer les dérives qui menacent dangereusement les fondements et les valeurs de notre République.

À cet égard, il a dit que critiquer l’action publique, ce n’est pas être en campagne. À l’en croire, c’est le parti au pouvoir qui est plutôt en campagne. ‘’Distribuer aux élèves des cahiers à son effigie, c’est être en campagne ! Fermer les écoles et les administrations lors de ses déplacements, c’est faire campagne ! Alors  que plus de 500 écoles jusque làsont fermées dans le centre et le nord du pays. Acquérir et distribuer aux étudiants 13000 tablettes surfacturées, c’est faire campagne ! Instrumentaliser et transporter des populations par cars entiers jusqu’à Koulouba, c’est faire campagne ! Monopoliser l’ORTM pour chanter les louanges d’un président  discrédité, c’est faire campagne ! Une campagne grotesque avec l’argent public ! Et le président de l’URD d’enfoncer le clou que faute d’avoir mis un terme à ce fléau de la corruption qui gangrène le pays, ‘’le Président IBK’’ ose prétendre que les fonds publics alloués à l’opposition dans le cadre d’une loi doivent la rendre silencieuse, conciliante et muselée. Pour lui,  au lieu de verser dans l’invective, les menaces de perdre son sang-froid face aux critiques de l’opposition, le président IBK ‘’doit admettre qu’elle joue son rôle  qui est de critiquer sans complaisance et proposer des pistes de solutions, sérieuses, et raisonnables. Oui, nous critiquons et continuerons à critiquer la gestion chaotique et catastrophique du pays. Oui, nous épinglerons toujours la mal gouvernance, la gabegie, le manque de vision et l’incurie. Cela n’est pas négociable ni monnayable’’a-t-il insisté. Toujours à propos de la gouvernance, il a indiqué qu’au moment où le peuple malien attend du président de la République le bilan de ses actions, on assiste à un raidissement du pouvoir’’ une fuite en avant dans l’invective et à une chasse aux sorcières contre l’opposition.

On peut dire que SoumailaCissé avait vu juste ? Peut-être c’est en raison de tout cela qu’il a été kidnappé. Ceux qui ont fait ce rapt étaient en tenues uniformes de l’armée malienne et avaient les mêmes marques de talkie-walkie contrairement aux djihadistes qui s’habillent en demi-pantalon, en demi-boubou tout en portant des turbans à la Yasser Arafat. Ceci explique-t-il cela, car IBK avait annoncé que Soumaila se portait bien et que bientôt, il reviendra. Cette annonce a créé de l’espoir, car cela voudrait dire qu’IBK est au courant de ses nouvelles fraiches. Ou alors cela signifie-t-il que Soumailacissé et le journaliste Birama Touré se sont déjà vus ?

 Badou Koba

Source : Le Carréfour

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