Le fonctionnaire malien a de quoi se la couler douce par ces temps où la plupart d’entre eux tournent le pouce, arrêt de l’activité socio-économique explique. Les ravages du Covid-19 sont passés par là avec un confinement finalement devenu plus administratif que domicilier. Et pour cause, seul le rythme de l’administration aura finalement résisté à la levée du régime instauré dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Après le coup de balai infligé au couvre-feu par la population, nul ne se préoccupe autant de remettre les nouveaux horaires sans doute inconsciemment relégués aux oubliettes lors de la levée du couvre-feu. Les fonctionnaires maliens jouissent ainsi, et ce depuis plusieurs mois, d’un régime journalier privilégié et défiant toute concurrence sur le marché mondial du travail.
Et, pendant que les plus consciencieux attendent à peine la fin de la demi-journée pour la descente, les moins honnêtes réduisent davantage l’horaire déjà si réduite de deux paliers du cadran quand ils ne renoncent tout simplement à pointer. Or, par-delà le préjudice causé aux usagers contraints à courir contre la montre pour accéder aux services administratifs, par ces temps d’embouteillage, le rendement du travail en est sans doute le plus bas au Mali et par conséquent le plus coûteux pour des travailleurs maliens plus prompts à revendiquer et moins enclins à mériter leur salaire par la tâche.
Une autre bourde de la présidence de la République avec Kamissa
Le décret présidentiel abrogatif de la nomination des membres sortants de la Cour constitutionnelle n’est pas inédit que par sa nature. Il est tout aussi trivial dans sa forme et son énonciation. Il est de notoriété publique, en effet, que c’est la toute première fois dans la tradition législative malienne qu’une mesure présidentielle du genre ne se limite seulement à viser les lois et la constitution. En clair, tous les juristes interrogés sur la question admettent n’avoir jamais été témoin d’un décret présidentiel cousu de «considérant», dont l’usage excessif lui donne d’ailleurs l’aspect d’un traité international. Selon toute évidence, les concepteurs du texte se sont évertués à y faire apparaître les recommandations de la Cédéao dont découle la «dissolution de fait» de la Cour constitutionnelle. Mais, l’explication n’est manifestement pas suffisante pour tolérer une transgression aussi abrupte du style propre aux décrets, d’en dépourvoir les traits caractéristiques au point de les défigurer. La faute incombe naturellement au secrétariat général du Gouvernement sans doute, mais la légèreté de l’administration présidentielle est également passée par là. Elle s’illustrait naguère par une incurie similaire en laissant passer l’erreur irrattrapable de dissoudre le gouvernement sans confier à ses membres l’évacuation des affaires courantes.
La Rédaction
Source : Le Témoin