Presque aussi sinon plus efficacement que la désobéissance civile, l’obéissance des juges à l’indépendance de la justice pourrait écourter la souffrance des Maliens. En faisant tomber comme des fruits pourris, IBK et son régime de dictature. Il suffira tout simplement aux juges de faire honneur à leur déontologie en opposant au dictateur IBK et son mépris des Lois, l’indépendance de la justice. Une indépendance usant de manière parfaitement légitime de la force de la loi. Cette force est de puissance universelle “dura lex, sed lex” capable de soulever la gigantesque montagne antirépublicaine et antidémocratique du Président IBK. Cette force de puissance universelle “dura lex, sed lex” est capable à elle seule de faire capoter ingénierie de bricolage juridique et de colmatage institutionnel au travers de laquelle IBK entend conserver son fauteuil présidentiel.
L’arme fatale de la force de puissance “dura lex, sed lex” est à double détente.
La première détente est celle de l’annulation pure et simple de l’anticonstitutionnel et l’illégal décret de dissolution de facto de l’institution judiciaire de la Cour constitutionnelle par l’abrogation du mandat de ses trois Conseillers. Ce décret grotesque, véritable chiffon règlementaire de mépris des principes républicains et de l’Etat de droit tout juste bon pour les poubelles, ne peut être que nul et de nul effet. Attaqué pour excès de pouvoir devant une justice indépendante, il n’aurait absolument aucune chance de survivre et de continuer à polluer les pages du Journal Officiel de la République.
La seconde détente est celle du refus déontologique au nom du principe d’indépendance, de la manipulation politicienne abjecte sollicitant du Conseil Supérieur de la Magistrature de venir ramasser et reconstituer les débris de la mise à sac de la Cour constitutionnelle par le Président IBK en lui offrant ses trois membres indispensables à la forfaiture d’une pseudo reconstitution par 6 Conseillers au lieu des 9 Conseillers statutairement prévus. Au nom de l’indépendance de la justice, le Conseil Supérieur de la Magistrature ne doit pas souscrire à la forfaiture de la manipulation et l’instrumentalisation de la Cour constitutionnelle. Il se doit de dire non au dictateur IBK et à son plan machiavélique de conservation de son pouvoir.
Par le double effet du recours en excès de pouvoir contre son décret irrégulier et du refus de désigner ses trois membres à la Cour, l’indépendance de la justice dispose pleinement du pouvoir de mettre un terme définitif à la forfaiture présidentielle de manipulation constitutionnelle constitutive de haute trahison. L’obéissance à l’indépendance de la justice constitue à la fois une alternative et un complément à la désobéissance civile.
Dr Brahima FOMBA, Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJP)
Source : L’aube