Dégradation avancée des routes à Bamako : L’Etat refuse d’entretenir les routes qui relèvent de la compétence des Communes

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Une route à titre d'illustration
Une route à titre d'illustration

La non réhabilitation des routes qui sont dans un état de dégradation avancée de Bamako, réside tout simplement dans le fait que l’Etat considère que la plus part des routes défectueuses relèvent de la compétence des communes. Le ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement prétend que l’entretien des routes dites communales dégradées, doit être assuré par les collectivités, mais celles-ci disent n’avoir pas les moyens pour y faire face.

Ces dernières années, les routes de Bamako ont atteint un niveau de dégradation jamais égalé. Le réseau routier de la capitale est non seulement malade, mais carrément dangereux. Du coup, la ville ressemble à une capitale en ruine. Le désintérêt de l’Etat à intervenir dans l’entretien ou la réhabilitation des routes dégradées, est palpable. Ces détériorations des routes qui frôlent l’humiliation pour une capitale, menacent fortement la sécurité publique. Les dégradations concernent la plus part des axes routiers, exceptés les routes empruntées par le locataire de Koulouba.

En effet, les nombreux reportages sur la dégradation avancée du réseau routier, diffusés sur la chaine de télévision nationale, sur les chaines privées, dans les journaux, sur les radios n’ont pas pu faire fléchir le ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, et ses services techniques. Le constat est tout simple. Les collaborateurs de l’ancienne ministre de l’Equipement préfèrent assister à l’état défectueux des routes et ne poser aucun acte.

L’argument est tout trouvé. « La plus part des voies détériorées à Bamako relève de la compétence des collectivités », ont-t-ils indiqué du côté du Ministère. Autrement dit, c’est aux Mairies de faire face à l’entretien des routes de Bamako, selon les textes.

C’est du moins ce qu’avait laissé entendre l’ancienne ministre de l’Equipement, Seynabou Diop dans un entretien accordé à notre confrère de l’Essor. Mme le ministre Diop affirmait que les routes sont divisées par les textes entre l’Etat et les collectivités.  Et d’ajouter que l’Etat ne s’occupe que de l’entretien des routes d’intérêt national qui, à ses dires, sont du reste en bon état.

Manque de moyens 

Quelle foutaise ! Mme le ministre Seynabou Diop affirmait que l’entretien de toutes les routes de Bamako n’est pas de la responsabilité de l’Etat, mais que l’Etat appuyait les Communes.

Joints par téléphone, plusieurs Maires de Bamako affirment qu’au regard de l’état de dégradation, qu’ils sont dans l’incapacité de supporter les charges d’entretien, voire de réhabilitation des routes. Qu’à cela ne tienne, les Mairies ne doivent pas rester les bras croisés  à ne rien faire. A la place de l’Etat et des collectivités, ce sont des jeunes qui prennent des initiatives pour colmater les trous sur certaines routes.

Doit-on laisser des routes en voie de dégradation avancée, au risque de mettre en danger la vie des usagers, parce qu’elles sont de la compétence d’une collectivité ?

Aujourd’hui, la situation des routes de Bamako exige de l’Etat de sortir de cette posture de classement des routes nationales, locales ou communales. L’Etat est dans l’obligation d’intervenir et très rapidement ce, pour éviter toute protestation musclée comme cela fut le cas à Kati, et sur l’axe Tour de l’Afrique-Missabougou.

En attendant que les autorités ne prennent conscience du danger, les voitures et autres motocyclistes continuent de faire des zigzags pour éviter les trous béants avec leurs lots d’accidents.

Le ministère de l’Equipement doit revoir son dispositif par ordre de priorités et de besoins afin de soulager les populations.

Mouneissa Bah

Source : Maliweb.net

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