« Tout pour le Mali, rien que pour le Mali et les Maliens »
De l’Indépendance à nos jours, le Mali ne s’est jamais aussi mal porté. De la défense du territoire national à l’éducation, en passant par la santé, l’environnement, l’agriculture, le foncier rural ou urbain, l’hydraulique et l’économie, … tous les secteurs vitaux du pays sont malades.
Même si la corruption existait avant mars 1991, il faut dire que les acteurs du Mouvement démocratique, à l’exception de quelques-uns, ont leur responsabilité entièrement engagée dans la déliquescence de l’Etat malien. Un grand nombre de ces acteurs du Mouvement démocratique, aujourd’hui, pourront difficilement convaincre les maliens qu’ils n’étaient pas dans un combat que l’on pourrait résumer par cette phrase toute simple : « Lève-toi pour que j’occupe ta place ».
Les maliens doivent aujourd’hui se donner les moyens pour faire le bilan du Mouvement démocratique. Surtout le bilan des acteurs du Mouvement démocratique qui ont exercé de très hautes fonctions à la tête de l’Etat.
Mais, en attend ce bilan qui ne présage rien de bon, tant l’Etat malien se trouve dans un balbutiement indescriptible, l’on doit aujourd’hui avoir le courage de demander aux leaders du Mouvement démocratique d’admettre leur échec et la fin de leur mission historique pour se mettre à la retraite pour le bonheur des Maliennes et Maliens.
Il faut rapidement prendre toutes les dispositions pour sevrer l’ensemble de ces acteurs du Mouvement démocratique des mamelles de la mère patrie, qui n’a que trop souffert de leur soif démesurée.
Pour certains d’entre eux, ils ont fait tellement de mal au Peuple malien que le tribunal de l’histoire sera implacable au moment venu.
Aujourd’hui, il urge que des Maliens véritablement soucieux du devenir de ce pays se donnent la main pour l’avènement d’une nouvelle classe d’acteurs publics.
A cet effet, ici et maintenant, nous lançons un vibrant appel aux filles et fils du Mali, qui ne sont pas d’accord avec la marche actuelle du pays, de nous retrouver pour la mise en place d’un large front de concertations, de réflexions et de propositions pour un avenir radieux de notre pays.
Admettons que les acteurs politiques qui tirent leur légitimité de leur participation au Mouvement démocratique, ont pour la plupart déçu. Champions dans des formes innommables de compromission, ils ont clairement exposé sur la place publique leur incapacité de prendre en charge la gestion des questions d’intérêt général. Prébendiers, souvent englués pour la plupart dans une corruption à ciel ouvert, ils sont parvenus à démoraliser les Maliennes et Maliens, qui ne croient plus en rien.
Chasseurs de primes donc de postes devant Dieu et les hommes, certains sont parvenus à s’échapper du règne humain, tant la parole donnée n’a plus aucune valeur pour eux. Ne dit-on pas qu’on lie les animaux par les cornes et les hommes par la parole ?
Dans un tel contexte que faire ? S’asseoir impuissant, croiser les bras et regarder ces acteurs politiques qui ont failli, nous conduire droit dans un mur, si nous y sommes pas déjà ? Où, se réveiller et décider de prendre à bras le corps notre destinée commune en main ?
Face à l’urgence, les Maliennes et Maliens n’ont plus le choix que de s’assumer. Se dresser comme un seul homme dans nos villages, communes, cercles, régions et au niveau national, pour s’impliquer d’avantage dans la gestion du pays.
A défaut d’être aux avant-postes pour imprimer une nouvelle manière de gouvernance de l’action publique, donc du pays, les Maliennes et Maliens ne doivent plus laisser des individus gérés à leur nom, sans leur rendre compte. Et, pour cela, il faut rapidement se retrouver pour mettre sur pied un véritable outil de contrôle citoyen de l’action publique à travers le pays.
Bamako, le 27 août 2020
Yagaré Baba Diakité
Président du Mouvement Vert Jaune Rouge
Source : Maliweb.net