Réclamer des droits est certes légal, mais fermer les yeux sur les conditions du devoir de l’enseignant en matière de ce qu’il transmet, est une criminalité.
La guerre des enseignants maliens est légitime. Ils réclament des droits et exigent une amélioration de leurs conditions. C’est également juste. Mais les enseignants ne savent-ils pas que l’enseignement ne se base pas seulement sur ces critères ?
Ne savent-ils pas aussi que les conditions lamentables et la culture de la médiocrité que l’école malienne traverse, ne sont pas simplement la responsabilité de l’État ?
Enseigner implique une responsabilité et un engagement. Responsabilité, parce que tout ce qui est produit est le résultat de l’enseignant en matière de savoir-faire et de savoir-être de l’enfant.
Réclamer des droits est certes légal, mais fermer les yeux sur les conditions du devoir de l’enseignant en matière de ce qu’il transmet, est une criminalité.
L’école malienne n’est pas seulement malade, elle est devenue un dépotoir et une garderie pour abrutir des enfants. Les enseignants ne se plaignent pas de la qualité de l’enseignement transmis, le suivi de ce qui est enseigné. Qui doit enseigner ? Pourquoi il doit enseigner ? Qu’est-ce qu’il apporte comme valeur ajoutée ?
On parle d’article pour réclamer des droits. On passe plus de 7 mois de grève, pour donner des cours de 3 mois et faire passer les enfants. Rien n’est exigé dans ce sens du moment que les doléances sont tenues.
Des enfants qui ne sont même pas en mesure de formuler une phrase correctement, passent pour une classe supérieure. Et ni les syndicats de lenseignement, ni aucune autre organisation des enseignants n’exigent quoique ce soit.
Si les enseignants peuvent réclamer des droits de toutes les manières possibles, ils doivent être en mesure également de s’impliquer dans leur devoir de proposer des réformes aux niveaux de la qualité des cours dispensés.
La vérité est que le niveau de l’enseignant actuel est aussi pitoyable que le niveau du bachelier qui est incapable d’identifier le verbe dans une phrase.
Je le sais, parce que j’ai enseigné plus de trois ans gratuitement. J’ai fini par laisser tomber, parce que les promoteurs de l’enseignement sont des commerçants en quête de tout ce qui est facile.
Tout le monde réclame des droits, mais personne ne regarde où se situe son devoir et ses responsabilités.
Pauvres_enseignants_maliens_devenus_commerçants.
Touré Abdoul Karim
Source : 22 Septembre