Présidentielle ivoirienne : les candidatures de Gbagbo et Soro rejetées, celle de Ouattara validée

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Palais présidentiel d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire
Palais présidentiel d'Abidjan, capitale économique de la Côte d'Ivoire

En Côte d’Ivoire, les candidatures à la présidentielle d’octobre de Guillaume Soro et de Laurent Gbagbo ont été invalidées lundi par le Conseil constitutionnel, qui a approuvé cependant celles d’Alassane Ouattara, le président sortant, et d’Henri Konan Bédié. 

Les candidatures de Guillaume Soro, ancien chef rebelle et ex-Premier ministre, et de l’ex-président Laurent Gbagbo ont été jugées lundi 14 septembre irrecevables par le Conseil constitutionnel en vue de la présidentielle ivoirienne prévue le 31 octobre. L’instance a toutefois validé la candidature du président ivoirien Alassane Ouattara à troisième mandat controversé.

Le Conseil constitutionnel a validé seulement quatre des 44 candidatures déposées à la présidentielle. Outre celle d’Alassane Ouattara, ont été acceptées celles de l’ancien président Henri Konan Bédié, de Pascal Affi N’Guessan, ancien Premier ministre sous la présidence de Laurent Gbagbo, et du député Kouadio Konan Bertin, dissident du parti d’Henri Konan Bédié.

Le Conseil Constitutionnel n’a pas suivi les requêtes de plusieurs opposants qui estimaient qu’Alassane Ouattara ne pouvait accomplir un troisième mandat, la Constitution limitant le nombre de mandats à deux. Le Conseil a souligné que le changement de Constitution en 2016 n’était pas “une révision” et instituait une “Troisième République” et qu’en absence de “dispositions” spéciales, le président Ouattara pouvait bel et bien se présenter.

Rejetés car condamnés par la justice

La Cour a revanche sans surprise rejeté les candidatures de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, qui ont tous les deux été condamnés par la justice ivoirienne. Laurent Gbagbo, 75 ans, qui ne s’est encore jamais prononcé publiquement sur sa candidature, est toujours en liberté conditionnelle en Belgique, dans l’attente d’un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), qui l’a acquitté en première instance de l’accusation de crimes contre l’humanité. Mais il est sous le coup d’une condamnation en janvier 2018 à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour l’affaire dite du “Braquage de la BCEAO”, la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest, lors de la crise de 2010-2011.

La cour a aussi souligné que le dossier de candidature de Laurent Gbagbo ne comprenait pas une déclaration signée de sa main faisant acte de candidature.

Guillaume Soro a quant à lui été condamné en avril à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics.

Des heurts lundi matin

Lundi matin, alors que la décision du Conseil constitutionnel n’était pas connue, des manifestations et marches contre la candidature d’Alassane Ouattara se sont terminées par des affrontements avec les forces de l’ordre, dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire.

À Yopougon, grand quartier populaire d’Abidjan, des manifestants ont notamment incendié un bus, alors que des échauffourées ont opposé forces de l’ordre et jeunes pendant la matinée. À Bangolo (Centre-Ouest), après une marche, “des manifestants” ont incendié “un camion” minier et “des véhicules”. Ils “ont été dispersés par la gendarmerie à coups de gaz lacrymogène”, a affirmé à l’AFP un habitant. Des barrages, démantelés par les forces de l’ordre, ont tenté de bloquer plusieurs routes dans l’Ouest, selon des témoins.

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