Pour parler des trois jours de concertations nationales, voire leur lien avec le CNSP, les membres du M5-RFP ont animé, mardi 15 septembre au siège de la CMAS, un point de presse. C’était sous la présence de plusieurs leaders du mouvement.Occasion pour Choguel Kokalla Maiga, président du comité stratégique du M5 de rassurer le peuple et d’exprimer son souhait pour que les incompréhensions entre son mouvement et le CNSP nées sur les conclusions des concertations ne se « transforment pas en antagonisme ».
Dans son intervention, le président du comité stratégique du M5-RFP a rappelé que le M5 a ainsi décidé de s’adresser aux Maliens pour dire son analyse et son appréciation sur la situation que vit le pays aujourd’hui. Dans la vie des peuples, explique Choguel Kokalla Maiga, dans celle des hommes et des Nations, il y a des moments où il faut dire ce qu’il faut dire. Il rappelle que le peuple malien a fait porter sa lutte héroïque (démission d’IBK) par le M5-RFP. Et de préciser que c’est à partir du 30 juin 2020 que la lutte contre le régime a commencé jusqu’à l’obtention de son départ le 18 août 2020.
« Depuis ce jour, le M5 s’est conduite comme une force tranquille et patriotique. Seule la patrie était le ciment qui nous a uni. Sauver le Mali de la décadence et de la disparition est la conviction chevillée dans le corps du M5-RFP », a rappelé le Docteur en télécommunication. Ce mardi 15 septembre, poursuit le président du MPR , on nous a dit qu’il y a une délégation du CNSP qui est partie négocier et discuter du sort du Mali à Accra, au Ghana, avec les chefs d’Etat de la CEDEAO sans associer le M5-RFP. Mais, ajoute Choguel, le combat que nous menons est un combat pour un idéal. Quand on se bat pour un idéal, clarifie-t-il, on ne s’arrête pas pour une contradiction.
Le président des séances du M5-RFP a exprimé sa volonté pour un consensus entre le CNSP et le M5-RFP.« On fait tout ce qui est possible pour que les incompréhensions, voire les contradictions qui se trouvent entre nous (M5-RFP) et le CNSP, les deux forces du changement et les deux frères jumeaux qui sont deux poumons du même corps ne se transforment jamais en antagonisme qui sera fatal pour notre peuple et pour sa lutte », a-t-il laissé entendre. Selon Choguel Kokalla Maiga, le départ d’IBK étant une étape achevée, ils se battront pour le reste. « Nous avons fait tomber le régime IBK, mais ce qui reste est difficile. Parce qu’il s’agit de refonder le Mali, donner de l’espoir aux Maliens, bâtir un Mali nouveau sur des bases nouvelles en se fondant sur notre histoire, et en tirant les leçons de ce qui s’est passé ces dernières années. Nous voulons une démocratie qui repose sur des valeurs sociétales », a-t-il dit haut et fort.
Le M5 estime que la volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP ne saurait justifier les méthodes employées affaiblissant le processus de transition, lit-on dans la déclaration. Saisissant cette occasion, le M5 dit avoir aussi constaté avec regret l’opacité qui entourait le traitement des rapports des groupes, le refus de soumettre aux débats en plénière, voire le projet de la charte de cette transition lors des concertations. Or, mentionne-t-on dans la déclaration, au regard de l’importance de ce document, pour la réussite de la transition, « une approbation par acclamation sans débat préalable en plénière n’est pas acceptable ».
Par conséquent, les membres du M5 disent s’être démarqués du document final émanant des concertations nationales. Un document qui, pour eux, ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien. Pourtant, des séances de travail ont eu lieu entre le M5 et le CNSP.Lesquelles ont permis la préparation de ces journées de concertations. Et de préciser que ces efforts fournis de part et d’autre par le M5 doivent se poursuivre et ne devraient pas être vains.
Malgré des incompréhensions, le mouvement montre sa disponibilité à travailler avec le CNSP ce, pour le changement dans le pays. De façon solennelle, le M5 a aussi mis en garde les gens qui, avant aujourd’hui, s’étaient opposés au changement, voire ceux qui avaient demandé le rétablissement d’IBK suite à sa démission et qui, au cours des concertations, essayaient de faire des manipulations dans les coulisses. En clair, le mouvement contestataire promet de poursuivre son combat pour la systématisation de la lutte contre la corruption, l’impunité au Mali, voire pour la restauration et la refondation d’un Etat républicain, laïc et démocratique au Mali.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays