De retour d’Accra, où elle a pris part au mini-sommet de la Cédéao, la junte militaire de Kati a fait le compte rendu de sa mission. Elle a tenu, ce mercredi 16 septembre, une conférence de presse à son QG. Une sortie médiatique qui avait tout l’air d’une opération de séduction de l’opinion nationale.
«Il n’y a pas eu d’accord sur la transition à Accra, ce n’était pas notre mission». Selon le Colonel-Major Ismaël Wagué, porte-parole du Conseil national pour le Salut du Peuple, leur mission à Accra avait un double objectif: partager avec les chefs d’Etats de la CEDEAO les conclusions des concertations nationales et négocier la levée des sanctions sur le Mali.
A Accra, aux dires du Colonel-Major Ismaël Wagué, les Chefs d’Etat de la CEDEAO ont exigé un Président et un Premier Ministre civils. «Ils ont dit que cela est non négociable et nous ont demandé de donner notre accord sur ce point pour le communiqué final», a révélé le conférencier. Et d’ajouter: «Nous leur avons dit que cela est impossible car nous sommes uniquement là pour leur présenter les conclusions des concertations nationales et non signer un quelconque accord».
La réplique de la junte n’a pas dû plaire à la CEDEAO. «Les Chefs d’Etat nous ont donné une semaine, à partir du mardi 15 septembre, pour nommer un Président et un Premier Ministre civils», a assuré le Colonel-Major Ismaël Wagué. «Si on insiste, ils nous ont dit qu’ils vont faire un embargo total pour nous asphyxier rapidement», a ajouté le conférencier.
Les choses bougent à Kati
Aussitôt rentré d’Accra, le CNSP informe avoir commencé, ce mercredi, la mise en place d’un collège qui va nommer les hautes autorités de la transition. «Ce collège sera chargé de mettre en place le Président de la transition, le Premier Ministre et tous les organismes de ladite transition », a rassuré le Colonel –Major Ismaël Wagué. Répondant aux critiques sur la lenteur du processus, le conférencier se défend: «Quoi qu’on dise, l’Etat est entrain de fonctionner à travers les Secrétaires généraux des ministères».
Sans doute à la recherche du soutien populaire, le conférencier a laissé entendre que leur «option est d’être du côté de la majorité» des Maliens qui veut une transition militaire. «Nous tenons aussi compte de la logique de la CEDEAO. Toutes les options sont sur la table», a-t-il conclu.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb.net