«Abbas la dictature, vive la démocratie » ; « non au népotisme et au clientélisme » ; ou « Refondation du Mali »…C’étaient des expressions qui revenaient comme un leitmotiv à chaque mobilisation des masses populaires par le Mouvement du 05 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) contre le régime fasciste et népotique du président Ibrahim Boubacar Keïta. Sa chute et celle de son régime ont donné l’espoir ferme à de millions de maliens que leur pays va in fine pouvoir se refonder. C’est pourquoi l’intervention des colonels du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), pour le parachèvement de l’œuvre d’insurrections héroïques du M5-RFP, avait été vivement saluée par les masses populaires.
Les contestataires du M5 ont porté cet espoir ferme de la majorité de leurs compatriotes, épris de paix, quiétude et de liberté, pour une rupture totale avec l’ancien système de gouvernance. A cet effet, le M5-RFP devait logiquement figurer au même titre que le CNSP aux instances de décision de la Transition mais les cours des évènements en ont décidé autrement. Puisqu’aucun des membres du Comité Stratégique du M5 n’occupe ni le fauteuil de la présidence ni de celui de la vice-présidence, encore moins celui de la Primature. Tout, jusque-là, semble montrer d’ailleurs que le M5 aura été driblé par celui qui devait être son allié objectif. Mais, tout de même, des personnalités choisies sont aussi des maliens qui ont aussi le droit de présider aux destinées de leur pays.
Pour le renouveau du Mali, chacun est allé de son côté. Des personnalités maliennes de la société civile, réunies au sein du Groupe de Réflexions d’Analyses et d’Initiatives novatrices (Grain), ont aussi organisé dans la capitale une table ronde sur la Refondation de leur pays. Leur objectif est de chercher à trouver des pistes d’actions pour le renouveau de la gouvernance au Mali. Les nouvelles autorités doivent s’inspirer de toutes les études et recherches de leurs compatriotes afin que la Transition puisse apporter le ferme espoir aux maliens. Cela à partir d’une égalité de chance et un destin commun.
La composition du Gouvernement, après une longue attente, est connue depuis avant-hier. Celui-ci ne comprend pas de membres du M5 mais on qualifie ses ministres de technocrates de la « Société civile ». Le Gouvernement Moctar Ouane est considéré par de nombreux observateurs politiques comme un Gouvernement de mission. Mais les jeunes colonels, réunis au sein du CNSP, ont eu la part belle (la part du « Billissi ». Ils occupent la quasi-totalité des portefeuilles stratégiques que régaliens : la Défense et des Anciens Combattants ; la Sécurité et de la Protection Civile ; la Réconciliation nationale et de l’Administration territoriale et la Décentralisation. Les ministres militaires sont donc interdits de décevoir les maliens qui espèrent au vrai changement.
Le président de la Transition, qui a solennellement déclaré, lors de sa prestation de serment, qu’il est prêt à donner sa vie pour que la Transition soit menée à bon port avec : « la passation de témoin au futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement », fait nourrir un ferme espoir à ses concitoyens. Puisse Allah permettre que le Président N’Daw et le gouvernement Ouane fassent naître aux maliennes et maliens, très désappointés, cet espoir ferme de revenir enfin au vrai système démocratique pour la refondation du Mali ! Amen !
Gaoussou Madani Traoré,
Source : Le Pélican