Les forces françaises de l’Opération Barkhane ont mené, mardi dernier, une perquisition musclée au domicile du Coordinateur du bureau régional de la CMA à Ménaka, Siguidi Ag Madit, non moins élu local et chef de tribu. Suite à cette descente de nombreux éléments de la CMA ont été capturés et leurs biens saisis.
On ignore encore les raisons de cette perquisition, toujours est-il qu’elle a permis de capturer une dizaine de personnes, dont le coordinateur du bureau de la CMA à Ménaka.
Aussi, les militaires français ont saisi trois véhicules, une dizaine d’armes du personnel de sécurité de l’élu et une importante somme d’argent. Les discussions engagées avec le commandement de la force française ont abouti à la libération du coordinateur du bureau régional de la CMA à Ménaka.
Par ailleurs, d’autres personnes, dont M. Almahmoud Ag Aghaly, un responsable de la CMA, sont toujours en détention. Leurs biens saisis au cours de cette descente n’ont toujours pas été restitués. Pour la CMA, il s’agit d’un acte d’ » humiliation et d’acharnement » contre le coordinateur de son bureau régional M. Suguidi Ag Madit et elle demande à ce qu’il fasse l’objet d’une réparation morale.
Il est nécessaire de rappeler qu’à ce sujet, le coordinateur du bureau régional de la CMA, M. Suguidi Ag Madit, se trouve aussi être le père biologique d’un des quelques deux cent prisonniers récemment libérés par les autorités maliennes en échange de Soumaïla Cissé et de trois otages occidentaux. Il s’agit d’un dénommé Mohamed Ag Suguidi, qui a d’ailleurs été aperçu sur l’une des images du festin organisé par Iyad Ag Ghali, le vendredi dernier, pour accueillir les prisonniers libérés.
En tout cas, cette situation a provoqué un mouvement de colère de certains habitants de la ville de Ménaka, qui n’ont pas hésité à organiser, le mercredi dernier, une marche hostile à l’attitude des militaires français. Ils ont promis d’organiser d’autres activités de protestation jusqu’à la libération des personnes proches de la CMA capturées par Barkhane en début de semaine à Ménaka.
Massiré DIOP
Source : L’Indépendant