Le Mali subit les assauts incessants des terroristes, malgré l’installation des nouvelles autorités qui comprend plusieurs haut gradés de l’armée.
Semaine sanglante au Mali. Les attaques meurtrières se multiplient dans le pays, en proie depuis plusieurs années aux assauts successifs des terroristes.
La localité de Fourabougou, dans le cercle de Niono, région de Ségou, est, depuis le mardi 6 septembre dernier, sous le contrôle d’un groupe d’hommes armés soupçonnés d’être des terroristes. De sources concordantes, les assaillants encerclent la localité et les habitants sont terrés dans leurs maisons. « Plusieurs personnes sont mortes(une dizaine au moins) lors de l’attaque, il y a aussi des disparus. Nous sommes à leur merci. Ils nous empêchent de sortir du village. Nous avions alerté les autorités maliennes. Nous avions crié au secours, mais personne n’est venue nous aider pendant tout ce moment. On est arrivé à se demander si nous faisions encore partie du Mali. Farabougou est pourtant distant seulement de 34 km de Diabali, 74 Km de Niono et de 17 km de Sokolo », témoigne, joint au téléphone, un habitant de la localité qui s’insurge contre « l’immobilisme » des autorités maliennes.
Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président de la transition malienne Bah N’Daw, suite à l’attaque survenue mardi dernier dans la localité de Sokoura, près de la frontière avec le Burkina Faso.
En effet, le poste militaire de Sokoura, dans le cercle de Bankass, région de Mopti, a été la cible d’une attaque « terroriste» dans la nuit du 12 au 13 octobre 2020. Lors des échanges de tirs, 9 soldats maliens sont morts et plusieurs autres blessés, selon l’armée malienne. Un renfort dépêché sur les lieux est ensuite tombé, le mardi matin aux environs de 8 heures 30 minutes, dans une embuscade, qui a fait 3 morts, 10 blessés et des disparus. Lors de l’embuscade, 12 civils dont deux femmes et un enfant sont morts. Ils étaient à bord d’un bus en partance pour la foire hebdomadaire de Bankass. « Côté ennemi 09 terroristes ont été abattus», a indiqué, dans un communiqué, l’armée.
L’attaque, qui intervient quelques jours après la libération de plus de 200 présumés djihadistes en échange de celle du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé et d’otages occidentaux, fait jaser à Bamako.
D’après l’ONU, la situation dans le centre du Mali reste très préoccupante. Les milices d’autodéfense et les groupes extrémistes ont continué d’exploiter les conflits intercommunautaires, ce qui a entraîné une violence continue contre les civils et des problèmes de sécurité, touchant principalement les cercles de Bankass, Bandiagara, Douentza et Koro.
« La situation en matière de sécurité est restée très préoccupante, les attaques de groupes extrémistes contre les civils et les forces de sécurité nationales et internationales dans le nord et le centre du Mali se poursuivant sans relâche.» Il y a eu 343 attaques, 375 civils tués, 450 blessés et 93 enlevés durant les trois derniers mois, selon le dernier rapport trimestriel de l’ONU sur la situation au Mali. «Les civils, toutes communautés confondues, ont continué d’être la cible d’attaques, en particulier dans le centre du Mali. Au 31 août, 343 cas avaient été signalés : 375 civils avaient été tués, 450 blessés et 93 enlevés dans l’ensemble du Mali », précise Antonio Guterres dans son rapport.
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain