En visite privé à Paris, l’ex-otage Soumaila Cissé a profité de l’occasion pour rencontrer les Maliens de France afin de les remercier pour les efforts fournis en faveur de sa libération. Il a profité de l’occasion pour rendre hommage à son défunt garde du corps, mort le jour de son enlèvement, à son parti qui a fait ce qu’il a souhaité, à son épouse pour sa patience mais il a également promis de « tracer le chemins de l’avenir » avec tous les Maliens.
Le samedi 24 octobre était, pour Soumaïla Cissé, qui a passé six mois dans les mains des fous de Dieu dans le grand Sahara, et ses partisans maliens installés en France, un jour de retrouvaille et d’allégresse. C’est même ce qu’il a déclaré lors de la rencontre à Paris, le samedi dernier. « Cette journée d’allégresse a été précédée malheureusement par des journées de tristesse », a-t-il laissé entendre.
Soumaïla Cissé rend hommage à son défunt garde du corps, à son parti et à son épouse
Mohamed Cissé était le garde du corps de Soumaïla Cissé. Il est mort lors de l’attaque contre la délégation du candidat Soumaila Cissé entre Koumaïra et Saraféré. 48 heures après sa libération, le président de l’URD s’est recueilli sur la tombe du jeune Cissé et a présenté ses condoléances à la famille du défunt . En France, il a rendu un vibrant hommage à Mohamed Cissé. «Je pense à Mohamed Cissé, le jeune qui me servait de garde du corps, un jeune extrêmement sérieux, extrêmement professionnel qui a été à Niafunké pour la première fois de sa vie et y a laissé sa vie », a-t-il déclaré. En plus de son défunt garde du corps, Soumaïla Cissé a rendu hommage à ses camardes de l’URD qui, selon lui, ont fait, durant son absence, ce qu’il a toujours souhaité. « Je voudrais particulièrement saluer les camarades de l’URD. Ce que j’ai souhaité, ils l’ont fait : c’est de rester dignes , d’être courageux et de travailler avec honneur. Je pense que c’est ce qu’ils ont fait ici et ailleurs », a-t-il martelé. A son épouse, le président de l’URD a également rendu hommage.
Cette rencontre avec les Maliens de France a été l’occasion pour l’ex-otage de remercier tous ceux qui se sont battus pour obtenir sa libération. Aux autorités maliennes, sortantes comme nouvelles, aux populations maliennes de l’intérieur comme de l’extérieur, aux organisations nationales et internationales, aux chefs d’État et aux peuples de la CEDEAO,…il a exprimé sa gratitude.
La liberté est un bien très précieux
Après six mois de privation de la liberté, Soumi trouve que la liberté est un bien précieux pour lequel on doit se battre. «Je voudrais dire que la liberté est un bien très précieux. Être libre est un privilège, un grand privilège et c’est un vrai privilège. Nous ne devons jamais l’oublier. Nous ne devons jamais l’ignorer. Chaque fois qu’un homme est oppressé, chaque fois qu’une femme est oppressée, chaque fois qu’on veut vous enlever la liberté, il faut vous battre pour la garder. C’est ce qui nous permet de vivre, c’est qui nous permet d’avoir de l’espoir, c’est qui nous permet de construire l’avenir . La liberté, je sais aujourd’hui ce que c’est. Au-delà des textes, au-delà de la philosophie, quand on a vécu, sois même, la privation de la liberté, on comprend que les hommes meurent pour la liberté, que les hommes se battent pour la liberté et nous devons nous battre encore plus pour la liberté », a-t-il prêché.
Nous tracerons ensemble le chemin de l’avenir
Même si l’ancien député de Niafunké s’est évité de parler des prochaines élections générales, il a promis de revenir et discuter avec les Maliens de la France comme avec tous les autres de l’avenir de ce pays.«Nous aurons l’occasion de débattre. Nous parlerons des programmes, nous parlerons d’avenir, nous nous disputerons même et ce jour-là, on finira par se comprendre. On ne sera pas toujours d’accord tous, mais je crois que nous tracerons ensemble le chemin de l’avenir », a-t-il donné ses engagements.
Boureima Guindo
Source : Le Pays