Les examens de fin d’année constituent le couronnement de l’année scolaire et les Académies d’enseignement veillent à l’organisation correcte de ceux-ci. Pour cela, d’importants moyens financiers et humains sont mis à disposition. Force est de constater que depuis quelques années, une véritable mafia s’est installée à l’Académie d’enseignement de Bamako rive gauche autour de la gestion de ces examens. Toute chose qui irrite plusieurs cadres du service parce que tout le processus est géré par un clan sous l’œil complaisant de la directrice et de son adjoint.
Les Académies d’enseignement sont des structures déconcentrées de l’éducation et constituent le niveau intermédiaire entre les niveaux national et local. A ce titre, elles sont chargées de mettre en œuvre les différentes politiques de l’éducation à travers les Centres d’animation pédagogique (CAP), les établissements de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel.
Aussi, elles veillent à l’organisation correcte des différents concours organisés à leur niveau et celle des examens de fin d’année notamment le Diplôme d’études fondamentales (DEF), le Baccalauréat général et technique, le Brevet de technicien (BT), le Certificat d’aptitude professionnel (CAP)… Elles agissent sur tous les maillons de la chaine à savoir de la surveillance des épreuves, à la proclamation des résultats en passant par le secrétariat des examens (la réception des copies, le report des numéros d’anonymat, la correction des copies, la saisie des notes, la vérification…)
Pour mieux réussir ces différentes missions, ces structures doivent observer le minimum de déontologie dans la gestion des différentes phases du secrétariat des examens qui impose au mieux l’utilisation judicieuse et rationnelle du personnel et doit se faire dans la plus grande transparence, car d’importants moyens financiers sont mis à disposition pour l’exécution correcte de ces différentes taches. Malheureusement, la gestion opaque et clanique autour de ces examens sont désormais les seuls maîtres mots à l’Académie d’enseignement de Bamako rive gauche. En effet, de sources dignes de foi, depuis plusieurs années, les examens de fin d’année sont gérés en catimini par une poignée de personnes en violation de toutes les procédures en la matière sous l’œil complaisant de la directrice et de son adjoint.
Toujours selon nos indiscrétions, contrairement aux académies sœurs où les décisions concernant les différentes phases du secrétariat sont mises à la disposition du personnel afin que chaque agent puisse les consulter, à l’Académie d’enseignement de Bamako rive gauche celles-ci sont soigneusement cachées par les membres du clan qui s’arroge le privilège d’en informer les agents concernés, souvent de la façon la plus méprisante à travers des simples SMS ou des appels nocturnes pour annoncer le début des travaux. Que du mépris pour des cadres de l’académie !
« A l’académie d’enseignement de Bamako rive gauche, nous avons l’impression que nous vivons dans une véritable société secrète. Au lieu d’afficher les décisions des différents secrétariats comme c’est le cas dans les autres académies, celles-ci sont entre les mains de quelques individus qui informent les autres souvent au gré de leur humeur. Nous constatons également la présence des agents du ministère ou des services centraux en lieu et place des agents de l’académie. Ce stratagème est une manière pour les membres du clan d’obtenir les faveurs du département. Sinon pourquoi faire intervenir les agents du ministre dans la gestion des examens à la place des agents de l’académie ? », déplorent nos sources.
A les entendre, lors des premières rencontres qu’elle avait organisées après sa prise de fonction, l’actuelle directrice de l’académie d’enseignement de Bamako rive gauche, Koné Rakiatou Dia avait tenu des propos qui avaient suscité à l’époque beaucoup d’espoir, malheureusement elle s’est très vite montrée impuissante face au rouleau compresseur du clan qui entretient cette gestion opaque et clanique des affaires de l’académie. En effet, les propos de la nouvelle patronne des lieux sont restés sans effet et la pratique continue allègrement son petit bonhomme de chemin. Quelle complaisance ?
Pour conclure, nos sources nous indiquent que plusieurs initiatives sont en cours afin de mettre définitivement fin à cette pratique au sein de l’académie d’enseignement de Bamako rive gauche.
Nous y reviendrons !
Boureima Guindo
Source : Le Pays