Les responsables du Réseau des Femmes Ministres et Parlementaires (REFAMP) et du Réseau des Jeunes Femmes des Partis Politiques et des Organisations de la Société civile (REJEFPO) étaient face à la presse, le mercredi 28 octobre 2020, à l’espace Maeva de Bamako pour partager avec les hommes et les femmes de medias, le Rapport d’étude relative à l’analyse de la prise en compte de la loi N° 052-2015 du 18 Décembre 2015 lors des élections législatives de 2020. Au cours de cette conférence de presse, les conférencières ont mis l’accent sur les insuffisances de la loi adoptée par l’Assemblée Nationale, le 18 décembre 2015 sous le N°2015-052 qui institue effectivement des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. Néanmoins, elles ont exigé l’application effective dudit texte.
Cette conférence de presse était animée par Mme Diallo Bodji Sène du REFAMP et de Mme Tchouta Traoré Keïta du REJEFPO, en présence de l’ancienne ministre Mme Maïga Sina Damba du REFAMP, du directeur pays NDI (National démocratic institue), Dr. Badiè Hima et d’autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, Mme Maïga Sina Damba du REFAMP a mis l’accent sur les insuffisances de la loi adoptée par l’Assemblée Nationale le 18 décembre 2015 sous le N°2015-052 qui institue effectivement des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives. A cet effet, elle a souhaité la parité entre homme et femme pour les circonscriptions à 2 sièges. A sa suite, Mme Diallo Bodji Sène du REFAMP a présenté le rapport d’étude relative à l’analyse de la prise en compte de la loi N° 052-2015 du 18 Décembre 2015 lors des élections législatives de 2020. Elle a fait savoir que cette étude a été réalisée avec l’appui technique du NDI sous le financement de l’USAID et de la coopération SUISSE.
Selon elle, l’objectif général de cette étude est d’analyser l’impact de l’application de la loi 052. La conférencière a fait savoir que les femmes constituent plus de 50% de la population et sont moins présentes dans les sphères décisionnelles. En s’inspirant de la Loi 2015-052, elle a indiqué que les femmes maliennes, en plus d’être électrices, doivent s’impliquer dans le processus en tant que candidates, membres des commissions de révision de liste électorale à l’intérieur du pays et à l’étranger, déléguées des candidats en tant que membres de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) au niveau national, régional, local et communal, membres des bureaux de vote à l’intérieur du pays et à l’étranger, observatrices des élections, membres de groupes de parrainage, porteuses/donneuses de procuration et membres des services de sécurité et des services judiciaires. «La Loi 052 relative à l’allocation de 30% des postes nominatifs au genre reste une bonne initiative. Cependant, pour faire face aux quelques difficultés quant à son application, il faudra tenir compte des recommandations suivantes : Pour les circonscriptions à 11 sièges, nous proposons de partager les sièges entre les sexes. Soit 5 sièges pour les hommes et 6 pour les femmes pour une législature et l’inverse pour la suivante. Etant donné l’extrême pauvreté de la femme et compte tenu du contexte social dans lequel nous vivons, nous recommandons d’appuyer financièrement les femmes à travers la prise en charge du volet communication et logistique », a-t-elle. En outre, les femmes recommandent aux autorités de faire ressortir la mention « sexe » sur les documents (fiche de candidature).
Elles recommandent aux partis politiques d’appliquer effectivement la loi 052 dans les organes des instances élues, particulièrement le bureau exécutif national. La conférencière a recommandé aux partenaires techniques et financiers (PTF), l’appui financier des femmes à travers la prise en charge du coût de la campagne électorale. Répondant aux questions des journalistes, Mme Tchouta Traoré Keïta du REJEFPO a révélé que le RPM, l’Asma-CFP et le MPM sont les partis politiques qui ont fait le plus l’apologie de la loi 052 lors de la dernière élection législative.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain