Pour sa première visite officielle depuis la prise du pouvoir par une junte militaire le 18 août dernier, la ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé la neutralisation de plus 50 djihadistes par l’armée française dans la zone de Boulkessi, région de Mopti, le 30 octobre 2020.
« L’armée française a neutralisé plus de 50 djihadistes soit l’équivalent d’un Katiba dans la zone de Boulkessi près de la frontière Burkinabé.», a-t-elle déclaré à sa sortie d’audience avec le Président de la transition, Bah N’DAW. Selon la Ministre Française des armées, cette avancée dans la lutte contre le terrorisme a été réalisée grâce une opération de Barkhane le 30 octobre dernier.
L’opération a permis à l’armée française de confisquer également des armes et du matériel de l’ennemi. La localité de Boulkessi située dans la région de Mopti fait partie de la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso), où les forces armées de ces trois pays continuent de payer un lourd tribut. Les groupes djihadistes qui sévissent dans le vaste territoire mènent quotidiennement des expéditions meurtrières contre les forces des défenses et les populations civiles.
Ces différentes attaques meurtrières contre les civils et les militaires étaient au cœur du Sommet de Pau (France) qui a réuni le Président Emmanuel Macron et ses homologues du Sahel lors du sommet de Pau, le 13 janvier 2020. Depuis cette date, les priorités ont été définies contre un ennemi, l’État islamique au grand Sahara (EIGS), très actif dans la zone des « trois frontières » (Mali, Niger, Burkina).
Cette nouvelle approche dans la lutte contre le terrorisme au Sahel a permis à la force Barkhane et ses alliés de devenir imprévisibles pour les groupes armés djihadistes. Elle a également permis à la neutralisation de plusieurs centaines de terroristes dont des chefs de premier plan, à l’instar d’Abdelmalek Droukdel, le chef d’AQMI, tué le 3 juin dernier.
Ce succès, faut-il rappeler, a été mis à l’épreuve avec l’échange de plus de 200 djihadistes contre la libération des otages occidentaux et l’ex-chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé.
De quoi constituer un point de discorde entre Paris et Bamako sur la question d’engager des négociations avec les groupes djihadistes lors de la visite du ministre des Affaires étrangères Français, Jean Yvre Le Drian, la semaine dernière. Cette page semble très vite oubliée avec la visite de la Ministre Florence Parly. « Les autorités de transition malienne ont réaffirmé leur engagement dans la lutte contre le terrorisme, ce succès tactique nous montre une fois de plus que les groupes terroristes ne peuvent pas agir impunément face à nos forces.», indique toujours Florence Parly.
Mais, il faut ajouter que ce coup dur porté par l’armée française contre les groupes djihadistes à Boulkessi est loin de tirer le Mali d’affaire. Le pays continue à être mis à l’épreuve par les djihadistes dans le village de Farabougou, où un militaire malien est tombé hier sous les balles des forces obscurantistes qui continuent d’occuper cette localité .
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net