Un Vice-président très spécial

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Assimi Goita
Assimi Goita, le président de la transition

Décidément chaque étape franchie dans le maillage administratif de la transition prouve que les Maliens ont plus affaire à un régime de double présidence. Après les signaux lancés par une cérémonie l’investiture à deux prestations de serment, une autre confirmation vient d’en être donnée par la formation du cabinet de Assimi Goïta.  Le numéro 1 des colonels putschistes vient de s’être doté, en effet, d’un directeur de cabinet en la personne du capitaine Demba N’Daw, conformément à la législation y afférente, en l’occurrence le décret 094 relatif aux attributions du vice-président de la Transition et à l’organisation de son cabinet.

Ce que ledit décret ne précise pas, en revanche, c’est les attributs du directeur de cabinet hissé au rang de ministre de la République en vertu du décret 102 relatif à sa nomination. La mesure, qui remonte au 16 octobre dernier, fait jaser plus d’un. Non seulement parce qu’elle contribue à grever les charges de l’Etat mais aussi parce qu’elle jure avec le principal texte sur lequel elle s’adosse. En clair, le décret en rapport avec le cabinet du vice-président ne mentionne nulle part que son directeur de cabinet à rang de ministre. Il est en revanche précis sur la qualité d’autres membres du même cabinet tels le secrétaire particulier et son assistant qui ont respectivement rangs de conseiller technique et de chargé de mission.

Il faut noter par ailleurs que Assimi Goïta est en outre autorisé à disposer de 5 conseillers spéciaux à concurrence d’une demie dizaine, de 3 chargés de missions, d’un attaché de cabinet, d’un chargé de protocole, en plus de ses agents de sécurité rapprochée. Il est consulté sur toutes les décisions en rapport avec la défense et la sécurité nationale, notamment les nominations aux postes stratégiques et la coopération internationale dans lesdits secteurs. S’y ajoute en outre un regard sur les services de renseignement et l’affectation d’une régie spéciale de dépense sans compter dans la droite ligne de sa prise en charge de celle de son cabinet par le budget national.

La Rédaction

Source : Le Témoin

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