Pour l’insuffisance de personnel due aux départs massifs à la retraite, le ministre de l’Administration territoriale souhaite pouvoir nommer des militaires…
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a demandé aux secrétaires généraux du Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) et du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT), de donner leur avis sur le projet de décret portant modification du décret N°2015-0067/PRM du 13 février 2015, fixant les conditions de nomination et les attributions des chefs de circonscription administrative.
Cette demande du ministre, qui vise à permettre la nomination des membres des forces armées et de sécurité aux postes de préfet et de sous-préfet, va aboutir à une militarisation de l’administration malienne pendant la transition.
«Dans le cadre de la relecture du décret N°2015-0067/ PRM du 13 février 2015 fixant les conditions de nomination et les attributions des chefs de circonscription administrative, j’ai l’honneur de demander vos avis sur les modifications envisagées au niveau du décret susvisé en ses articles 19 et 30. Les fonctions de préfet et de sous-préfet sont actuellement réservées à certaines catégories de personnels.
Toutefois, l’insuffisance de personnel due aux départs massifs à la retraite, l’absence de recrutement d’administrateurs civils depuis quelques années au profit du ministère chargé de l’Administration territoriale, la situation sécuritaire du pays qui rend difficile l’occupation de certains postes de représentant de l’Etat par un personnel civil nécessitent la prise de mesures adéquates pour faire face à cette situation.
Les modifications visent à élargir, selon les cas, les conditions de nomination de préfet et de sous-préfet aux sous-officiers, aux officiers subalternes et aux officiers supérieurs, membres des forces armées et de sécurité. Vos avis sont attendus par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation au plus tard le jeudi 12 novembre 2020», affirme dans une lettre officielle le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Cette démarche du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est surprenante dans un pays comme le Mali qui est en guerre depuis 2012, où les militaires sont sollicités sur le champ de bataille. Dans ce contexte, on peut se demander si on ne va pas vers une militarisation de l’administration malienne pendant la transition.
Abdrahamane Diamouténé
Source : Le Débat