Les nouvelles autorités du Mali ont du pain sur la planche. À peine démarrée, la transition fait face à un front social sans précèdent. Avec comme corollaire des arrêts de travail par-ci et par-là. D’où l’inquiétude de la réussite de la transition qui n’a qu’une durée de 18 mois. Par conséquent, la situation inquiète à tel point que l’on se demande jusqu’où peuvent aller ces grèves illimitées.
Après la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, le mardi 18 août 2020, le Mali est confié à des organes transitoires. Ces organes sont appelés à jeter les bases d’un nouveau Mali à travers une feuille de route bien définie. Mais la tâche ne semble pas facile pour ces nouvelles autorités qui, d’ores et déjà, font face au retour de la recrudescence des grèves syndicales menaçant même la période transitoire.
En effet, ils sont au nombre de quatre syndicats ayant opté pour l’arrêt de travail sur l’étendue du territoire national depuis le lundi 9 novembre 2020. Et cela, après l’échec des négociations entre leurs responsables et le gouvernement. Il s’agit, entre autres, du Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale et le Syndicat autonome des administrateurs civils. S’y ajoutent, le Syndicat des collectivités territoriales et le Comité syndical des agences de développement régional. Sans oublier d’autres grèves en gestation.
Certains observateurs pensent que le moment est mal choisi pour aller en grèves illimitées, lesquelles mettent le doute sur la réussite de la transition qui n’a qu’une courte durée. Des interrogations s’en suivent : pourquoi autant de syndicats grévistes en cette période de transition ? Ces grévistes ont-ils un agenda caché ?
Cette situation constitue une menace pour la transition en cours. De surcroît, elle risque d’empêcher le gouvernement à réussir les missions qui lui sont assignées. En sommes, le rétablissement et le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; le redressement de l’État et la création des conditions de base pour sa refondation ; la promotion de la bonne gouvernance ; la refonte du système éducatif et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale. S’y ajoutent, la réforme de l’éducation ; le lancement du chantier des réformes politiques, institutionnelles, électorales et administratives ; l’organisation des élections générales et en fin, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger.
Si c’est sur cette base que le Mali nouveau se fera, les syndicats grévistes au-delà de la nécessité de comprendre qu’une transition ne saura tout faire, doivent mettre de l’eau dans leur vin car l’heure n’est pas aux revendications, mais plutôt à une synergie des actions pour la construction d’un Mali dont le peuple aspire.
Adama Coulibaly
Source : Nouveau Réveil