Lors de la réunion consacrée à la présentation du rapport du secrétaire général de l’ONU sur la force conjointe G5 Sahel, la délégation américaine s’est dite “alarmée par la libération en octobre d’environ 200 prisonniers au Mali, dont la plupart étaient détenus pour actes de terrorisme”, et demandé “instamment au Gouvernement de transition du Mali et aux autres acteurs de mettre en œuvre rapidement les principes de l’Accord d’Alger”.
Tout en reconnaissant que “la Force conjointe du G5 et sa composante civile sont essentielles pour s’attaquer à certaines des causes profondes du conflit au Sahel”, les Etats Unis affirment qu’ils “restent déterminés à soutenir bilatéralement la Force conjointe avec du matériel, une formation, des fournitures et des conseillers”.
Selon la délégation américaine, “les contributions fixées par l’ONU ne sont pas une source viable de financement”. En septembre, les Etats-Unis ont annoncé une aide humanitaire de 152 millions de dollars pour répondre aux besoins des populations des pays du G5 Sahel.
“Cela s’ajoute à nos programmes existants de services sociaux régionaux, d’application des lois et d’aide à la sécurité et, également, à notre contribution directe de 111 millions de dollars à la Force conjointe”, a dit la délégation.
A court terme, la délégation US a émis l’espoir que “la Force conjointe tire pleinement parti du mécanisme d’appui de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), renforcé en juin dernier pour mieux soutenir la Force conjointe du G5”.
“Nous pensons qu’il n’y a pas de temps à perdre. La MINUSMA n’est qu’une partie de la solution et il est peu probable, à notre avis, qu’elle se maintienne indéfiniment à son niveau actuel”, a dit le représentant US, ajoutant que “malgré les succès obtenus par la Force conjointe, les progrès accomplis “peuvent s’effacer rapidement lorsque les forces de défense et de sécurité” commettent elles-mêmes des “actes de violence contre les populations qu’elles sont censées protéger”.
“Comme nous le savons tous, ces violations renforcent les récits de terroristes et stimulent le recrutement. Nous attendons donc une enquête complète sur les cinq cas présumés de violations graves des droits de l’homme par le bataillon du G5 opérant dans le nord du Burkina Faso”, a déclaré la délégation américaine.
La délégation a appelé le Gouvernement de transition du Mali et les Gouvernements du Niger et du Burkina Faso à mener des “enquêtes approfondies et transparentes” et à tenir pour responsable tout individu responsable de crimes présumés, y compris les “50 exécutions arbitraires” signalées par les forces du Burkina Faso et qui auraient été commises en mai.
Les Etats-Unis ont également appelé les Gouvernements des trois pays à “promouvoir un processus électoral libre et équitable lors de leurs prochains scrutins respectifs”.
“Nous appelons également le Gouvernement de transition au Mali à organiser des élections libres et équitables dans les 18 mois et à respecter ses engagements, de la lutte contre la corruption à la mise en œuvre de réformes électorales en passant par la gouvernance. “Le peuple malien mérite cela et rien de moins”, a-t-elle ajouté.