Hier, jeudi 26 novembre 2020, les responsables du Syndicat unique des travailleurs de l’eau et de l’électricité (SUTEELEC-EDM SA) étaient face à la presse à Bamako pour informer l’opinion nationale et internationale sur la situation d’instabilité dans la gouvernance à l’énergie du Mai (EDM SA) et dénoncer le manque d’investissement au sein de la société Energie du Mali Sa. Autre grief soulevé par le syndicat, c’est le retard pris par l’Etat dans le paiement des subventions à l’EDM SA.
« Si l’Etat ne prend pas sa responsabilité pour mettre fin à cette instabilité dans la gouvernance de l’EDM, dans les jours à venir, nous allons poser des actes. La stratégie de lutte syndicale est graduelle, nous allons commencer avec la négociation et la concertation. Nous ferons tout pour satisfaire nos différentes revendications. Si c’est la grève qui est la solution, nous n’hésiterons pas une seconde à la mener», a souligné Abdoulaye Cissé, secrétaire général du SUTEELEC-EDM SA.
Ce point de presse était animé par Abdoulaye Cissé, secrétaire général du SUTEELEC-EDM SA (Syndicat unique des travailleurs de l’eau et de l’électricité), en présence de Mme Drabo Fatou Kouyaté, secrétaire aux revendications du syndicat, Adama Dembélé, secrétaire à l’organisation du syndicat. Selon le conférencier, Abdoulaye Cissé, l’objectif de ce point de presse est d’informer l’opinion nationale et internationale sur la situation d’instabilité dans la gouvernance à l’énergie du Mai (EDM SA). Pour lui, il y a une instabilité chronique au niveau de la gouvernance à l’EDM.
« De 2005 à nos jours, nous avons eu à peu près 9 directeurs pour une grande entreprise qui fait à peu près 2300 agents. Pour mettre en place un plan de développement quinquennal, il faut au maximum 5 ans. La majorité de ces directeurs qui sont venus sont issus de la boîte à part 2. Ils ont fait chacun une moyenne de 9 mois dix jours. Des directeurs qui doivent faire un minimum de 5 ans pour pouvoir essayer de mettre en place un plan de développement. Cela est en train de créer d’énormes problèmes chez nous à l’EDM SA en termes d’instabilité de l’entreprise, de production et de la productivité des travailleurs et c’est même démotivant pour les travailleurs.
Avec cette instabilité, nous partons vers la dérive », fustige-t-il. Le secrétaire général du syndicat a indiqué que tous ces directeurs qui sont relevés sont issus de l’entreprise, formés par l’entreprise, ce sont des techniciens qualifiés, mais qui se retrouvent aujourd’hui dans la nature. Parce que dès qu’on vous relève, ajoute-t-il, on ne vous donne plus de poste, vous ne pouvez plus travailler dans l’entreprise, on ne vous donne plus de poste en dehors de l’entreprise. «C’est une véritable perte pour nous. Notre démarche en tant que syndicat, est de protéger l’entreprise et ensuite protéger nos camarades », a-t-il dit. En outre, il a mis l’accent sur le manque d’investissement au sein de l’EDM. « C’est l’Etat qui fait des investissements. L’Etat n’a jamais joué son rôle dans ce sens, il n’investit pas. Cela fait des années qu’il n’y a pas de construction de barrage. Le coût de production au niveau du thermique est cher. Nous investissons, rien que pour le combustible seulement, 70 milliards de FCFA par an », a déclaré le conférencier. Il a fait aussi des reproches à la politique sociale de l’Etat.
« Nous sommes plombés par la politique sociale de l’Etat », a-t-il dit. Selon lui, les subventions de l’Etat ne tombent pas à temps. A ses dires, l’Edm Sa est endettée jusqu’au cou. « Si l’Etat ne prend pas sa responsabilité pour mettre fin à cette instabilité dans la gouvernance de l’EDM, dans les jours à venir, nous allons poser des actes. La stratégie de lutte syndicale est graduelle, nous allons commencer avec la négociation et la concertation. Nous ferons tout pour satisfaire nos différentes revendications, nos différentes doléances. Si c’est la grève qui est la solution, nous n’hésiterons pas une seconde à la mener », a précisé le secrétaire général. Il a demandé aux autorités de prendre les dispositions pour mettre fin aux délestages et aux coupures d’électricité pendant la période de chaleur. « Rien n’a été fait pour éviter ce délestage, et ce sera sauvage cette année parce que les groupes, les barrages ne sont pas révisés, les réseaux sont vétustes, il n’y a pas d’entretien, encore moins de maintenance. Nous sommes confrontés à tous ces problèmes et par ricochet nous sommes exposés. Pour les populations, ce sont les travailleurs qui sont fautifs alors qu’ils ne le sont pas. Le problème, c’est l’Etat », a-t-il martelé. Il a invité le gouvernement à inscrire l’énergie dans ses priorités.
« Sans l’énergie aujourd’hui, il n’ya pas de développement ni de vie. Tout Etat qui ne priorise pas l’énergie dans son programme de développement n’est pas indépendant », a-t-il conclu. A sa suite, Mme Drabo Fatou Kouyaté, secrétaire aux revendications du syndicat, a souhaité que l’EDM soit dans les conditions pour le bonheur de la population. Aux dires de Adama Dembélé, secrétaire à l’organisation du syndicat, des groupes électrogènes sont arrêtés à cause du manque de pièces de rechange. « On attend l’accompagnement du gouvernement afin de soulager la souffrance des populations », a-t-il dit.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain