Le président Bah N’Daw s’est déplacé pour venir saluer le président IBK dans sa résidence pour le saluer, à son retour du séjour médical d’Abou Dhabi… Une démarche politiquement incorrecte qui n’a échappé à aucun observateur.
Dans une récente prise de parole, le président de la Transition déclarait qu’il est « neutre » et tient à rester « au–dessus de la mêlée partisane », par rapport à la polémique soulevée par les deux décrets relatifs à la mise en place du CNT.
Ces propos ont sorti plusieurs observateurs de leurs gonds pour émettre des réserves sur cette lecture que le président de la Transition fait de sa posture. « Une transition est foncièrement politique ; et le président de cette transition n’est pas un président élu pour s’inscrire dans un schéma institutionnel au-dessus d’une quelconque mêlée », rétorque un politologue.
Et d’autres observateurs de relever que si le président de la Transition n’a pas d’étiquette politique connue, cela ne veut pas dire qu’il est au -dessus du débat politique. « En s’empressant, par exemple, d’aller au domicile de l’ancien président, Bah N’Daw affichait une certaine orientation politique à ses fonctions du moment », souligne le spécialiste en science politique. Et d’ajouter que jusqu’à preuve du contraire, IBK est un acteur politique, président fondateur du RPM. « Le président Bah N’Daw pouvait le recevoir au palais présidentiel et non lui rendre visite à son domicile. Cela est totalement contraire à toutes les règles du Protocole », s’insurge-t-il. Avant de rappeler que lorsque feu le président ATT était en exil à Dakar, le président IBK se rendait en visite dans la capitale sénégalaise, mais ne s’est jamais déplacé pour aller le rencontrer dans sa résidence.
Par ailleurs, en acceptant prendre la tête d’une « Transition politique civile », le président Bah N’Daw acquisse devoir nécessairement mettre sa main dans le cambouis politique ambiant. Surtout que c’est à la suite d’une houleuse contestation politique que le pouvoir IBK s’est nettement fragilisé avant que la junte militaire ne donne le coup de grâce de « parachèvement » au régime. Bah N’Daw est donc venu au-devant de la scène politique pour poser les bases du « changement » tant désiré.
En définitive, en soutenant être dans une posture de neutralité pour se mettre au-dessus de la mêlée partisane, Bah N’Dah se plante et se mélange les pinceaux. Car, être acteur d’un changement est en soi une démarche hautement politique. Et tous les Maliens s’accordent aujourd’hui sur la nécessité pour cette Transition d’impulser sérieusement les bases du changement et même de la refondation de l’Etat.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net