CODEM, CMA, Kolokani : Même ton acide

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Des indignations bruyantes couchées sur des feuilles de papier et courant sur les langues ont précédé et suivi la répartition des sièges du Conseil national de transition.

Les stylos à bille fonctionnent, les langues se délient. Les mots courent vite, les paroles volent plus haut. Le fatras des images de la séance inaugurale de samedi ne couvre plus les dénonciations qualifiant d’odieuse la méthode cavalière cachant un calcul que les militaires jugent raisonnables. La clé de répartition a soulevé une vague d’indignations autant au sein de la classe politique que dans les milieux des groupes armés signataires de l’accord de paix et au moins dans une collectivité territoriale. Kolokani, par la voix du 3ème adjoint au maire Fousseyni Diabaté, a promis de faire passer à la délégation de haut niveau devant se rendre à Nioro des heures difficiles, à moins de passer par les airs. A lui suivre la junte répugne les chapelles politiques et les organisations de la société civile mais se délecte de leur lutte ayant conduit à la chute du régime d’IBK. Un torrent de protestations va imbiber dans les prochains jours les feuilles de papier sous la forme d’une déclaration commune de tout le Bélédougou englobant une palette de circonscriptions en plus de Kolokani.

Levée aussi de boucliers au sein de la Coordination des mouvements armés, signataires de l’Accord d’Alger. La pilule n’est pas passée. Dans un communiqué aux relents de règlement des comptes, elle a rappelé que  « ses efforts pour construire la confiance et la paix se heurtent déjà aux jeux habituels de manœuvres dilatoires et de volte-face de la part des autorités en charge de la transition ». Au regard de ce qui précède, elle a décidé« de surseoir à sa participation au processus de mise en place du CNT jusqu’au rétablissement de la confiance et du compromis »

La CODEM a aussi soufflé le chaud. Ses doutes et craintes sont consignés dans un communiqué rendu public. La formation politique a mis le doigt sur « le manque de transparence sur la représentativité des différentes couches sociales » qui est de nature «  à affecter le fonctionnement et la légitimité de l’organe ».

De la tempête dans un verre d’eau ? Le temps est meilleur juge.

Georges François Traoré      

Source : L’informateur

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