De chômage technique, la direction générale de la société des mines d’or de Siama a déclenché le processus de licenciement de 103 employés pour motif économique. Pour le comité Syndical de SOMISY-sa, ce licenciement est abusif, dans sa forme et dans le fond. Le comité interpelle les autorités de la Transition sur la question.
L’information a été donnée, hier à la Bourse du travail, lors d’une conférence de presse animée par N’fa Doumbia, secrétaire général du comité syndical de SOMISY SA.
Dans sa version des faits, le secrétaire général annonce que tout a commencé en mars 2020 suite à l’enregistrement du premier cas positif de la maladie à Coronavirus (COVID-19) au Mali. Selon lui, il était indispensable pour la direction de la société et les travailleurs de discuter et trouver une méthode pour diminuer les mouvements sur le site tout en maintenant la production afin de diminuer voire éviter les cas de contamination à la mine de SYAMA et environnant.
C’est ainsi qu’une rencontre a été initiée entre le comité syndical, les délégués du personnel et la direction de l’entreprise en début avril 2020. Ce qui a conduit à un accord d’arrêt de travail lié à la pandémie de COVID- 19 de 60 à 80 personnes non critique pour la poursuite de la production pendant deux (2) mois avec toutes les assurances du maintien de leur poste et de leur salaire intégral. Cet accord a tenu compte d’une extension de la période ci-dessus, tant que la pandémie perdure.
Au terme du second round du congé Covid-19, c’est-à-dire à la fin du mois de juillet 2020, certains travailleurs ont commencé à recevoir des appels de la part du directeur des ressources humaines, leur proposant un quelconque projet de rupture conventionnelle de contrat à durée indéterminée ; ce qui fut immédiatement suivi de la remise de lettre à certains travailleurs tant en congé Covid-19 que sur le site pour une proposition de rupture conventionnelle de contrat.
A cet effet, une rencontre a été demandée par les représentants à la direction pour plus d’éclaircissement. Malheureusement, au cours de cette rencontre, la direction n’a avancé aucun argument convaincant d’une quelconque crise économique motivant cette proposition de rupture conventionnelle de contrat. Le projet de distribution sélective de lettres de rupture continua avec des harcèlements.
Partant de ce constat, le comité syndical a organisé une assemblée générale, le 15 août 2020. Il a été décidé à l’issue de la rencontre d’introduire un préavis de grève de 5 jours en cas de non satisfaction des deux revendications à savoir : le retour effectif et la rupture conventionnelle.
Une conciliation a été organisée autour de ce préavis à la direction régionale du travail de Sikasso au cours de laquelle les parties ont été ramenées à une discussion à l’interne pour trouver une solution au problème de retour des employés en congé COVID-19. La direction s’engagea à suspendre le projet de rupture conventionnelle pour l’ouverture de discussions avec le comité syndical pour son implication conformément aux idéaux de l’accord de 2017.
Malheureusement, une fois à l’interne, au lieu de faire face aux doléances du préavis, la direction a plutôt voulu parler d’autres sujets (évoquant des problèmes économiques ; technique ; des problèmes communautaires pour le retour du personnel et la situation de COVID-19 au Mali, le coup d’état ; l’embargo sur le Mali).
Le Syndicat a pris acte et a suggéré de concentrer la discussion sur les doléances de la grève, tout en proposant à la direction de respecter ses engagements pour le retour effectif du personnel sous COVID-19. La proposition faite par le syndicat était, entre autres : La mise en place d’un chronogramme de retour du personnel admis en arrêt COVID-19 sur le site ; l’ouverture de la discussion pour la recherche de solution aux problèmes posés. Cette proposition fut d’office rejetée par la direction.
Faute d’accord, les travailleurs ont observé la grève. Chose qu’il ne fallait pas. L’entreprise a décidé de prendre des mesures contre certains responsables grévistes et les membres du comité syndical avec l’interdiction d’accès aux outils de travail, des comptes emails et autres. Le 6 septembre dernier, elle convoqua les délégués du personnel pour leur soumettre la liste des personnes qui seront soumises au chômage technique sans aucune raison valable.
De plus, le comité syndical a été informé par les délégués du personnel d’un projet de mise en chômage technique d’une centaine d’employés envisagé par la direction. Au moment où les syndicalistes cherchent à voir clair, ils ont été informés par la direction que le processus de licenciement de 103 personnes est déjà enclenché au tribunal de travail de Sikasso pour motif économique.
Pour le secrétaire général de SOMISY SA, N’fa Doumbia, ce licenciement pour motif économique est abusif, dans sa forme et dans le fond. « La direction de la SOMISY ne pourra donner aucune preuve de difficultés économiques dans les opérations de Syama actuellement », dira M. Doumbia.
Source : L’Indicateur du Renouveau