L’installation du Conseil national de Transition génère aujourd’hui beaucoup d’inquiétudes. Il faut avouer que cet organe qui est un préalable indispensable pour la mise sur rail du Mali nouveau n’a pas été constitué selon les règles de l’art. Faisons avec, car le temps presse et la nature a horreur du vide.
En Chine, un jour, un citoyen décida un midi, de se rendre à la résidence de Mao pour vérifier ce que ce dernier mangeait. Il trouva le Timonier en train de manger le même haricot de mauvaise qualité. Sa colère se dissipa aussitôt et il devint subitement jovial. Interrogé sur l’objet de sa visite, il répondit qu’il était de passage, et qu’il s’était fait le devoir de saluer en passant le guide respecté. De retour chez lui, il mangea avec joie son plat qu’il avait mis en veilleuse. Que se serait-il passé s’il avait trouvé Mao en train de faire bonne chaire ?
Dans l’état actuel des choses, comment comprendre le fait d’exiger d’une transition qui n’est qu’un simple trait d’union avec des objectifs précis, la satisfaction d’un chapelet de vieilles doléances ?
N’est-ce pas tendancieux ? Au regard de nombreux et graves défis qui nous assaillent et qui mettent en danger notre existence, il faut que les uns et les autres sachent raison garder.
Force est de reconnaitre la maladresse des propos du Président Bah N’Dao. Cependant, ses propos ne véhiculent aucune malveillance. Sous ce ton sévère et cette apparence austère se cachent certainement beaucoup de générosité et d’humanisme.
Bah N’Daw est en apprentissage de la politique. Il a certainement compris qu’il n’est pas dans une caserne et qu’il doit être moins autoritaire et plus conciliant. Que ceux qui se sont offusqués de ses mots reviennent à de meilleurs sentiments.
La transition n’est pas une fin en soi. On doit toujours être disponible à faire œuvre utile pour sa patrie.
En démocratie, chacun jouit de toute sa liberté d’expression et autres. Les défis qui assaillent notre pays sont nombreux et graves.
Le président Modibo Keita, le pionnier de notre indépendance a été martyrisé et humilié par les Maliens. Il a terminé ses jours, cruellement confiné entre quatre murs. Il a terminé ses jours dans le désespoir, la détresse la plus profonde et l’humiliation la plus avilissante.
Je propose au CNT et au gouvernement l’organisation d’une journée de commémoration suivie de prières pour le repos de son âme.
Que Dieu sauve le Mali.
Elhadj Drissa Doumbia
Ecrivain Domicilié à
Yirimadio- Bamako
Source : Mali Tribune