Un an après la publication de son premier rapport, l’Oclei est plus que jamais décidé à traquer la délinquance financière. Une cinquantaine d’anciens ministres, de hauts cadres et de maires sont dans l’antichambre de la justice.
Dans un communiqué publié le jeudi 17 décembre 2020 et signé de son président Moumouni Guindo, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (l’Oclei) informe l’opinion publique de la transmission au Procureur du Pôle économique et financier, de deux dossiers de présomption d’enrichissements illicite concernant un ex-ministre et un ancien maire. L’information qui se limite-là ne donne aucune autre précision sur l’identité des présumés mis en cause.
Depuis lors les supputations vont bon train. Des noms sont mis sur des visages avec des informations plus ou moins vraies, souvent avec une forte dose de règlements de comptes.
L’Office s’est emmuré dans un silence de tombe. Depuis la diffusion de son communiqué, tous sont aux abonnés absents. Il est vrai que la loi l’astreint à une certaine confidentialité, à rendre nulle sa procédure en cas de fuite de sa part et à ne communiquer qu’au procureur, mais, à partir du moment où il a produit un communiqué…
Selon une source autorisée, “seul le président de l’Oclei, le Procureur du Pôle économique, le juge d’instruction, les mis en en cause, leurs avocats ou entourages peuvent dire avec exactitude qu’il s’agit de telles personnes”. Puisqu’il y a une pile de dossiers de ce genre en cours de traitement, le travail se passe de telle manière que le président qui signe en dernier ressort le dossier à transmettre à la justice, est le seul à savoir sur lequel il a apposé sa signature parmi le lot reçu. Etant aussi professionnel du droit, un magistrat rompu à la tâche, il ne va pas s’amuser à divulguer quoi que ce soit à ce niveau.
Néanmoins, les antennes de Mali-Tribune
Néanmoins, les antennes de Mali-Tribune ont capté qu’il y a à ce jour plus de 50 dossiers de cas d’enrichissements illicites qui attendent d’être déposés sur la table du procureur anticorruption. Ces dossiers impliquent d’anciens ministres, directeurs généraux, présidents de conseils d’administrations (PCA) et maires. A ce niveau, notre source dit comprendre toute “l’inimitié dont l’Oclei est l’objet de certains cadres de l’administration publique, à travers l’UNTM qui demande dans son dernier mot d’ordre de grève, sa suppression pure et simple”.
Au nom de la commission paritaire, l’UNTM étant la plus grande centrale syndicale du pays est membre des conseils d’administration des services publics comme l’INPS, l’ANPE, Canam, entre autres. La présidence de ces conseils est assurée de manière rotative avec le Conseil national du patronat du Mali (CNPM). Le DG et le PCA étant dans le même bateau, une solidarité agissante s’impose pour la traversée de la mer.
Ceci explique donc cela.
Abdrahamane Dicko
Source : Mali Tribune