GOUNDAM : L’ANNONCE DE LA PRÉSENCE D’UN GROUPE ARMÉ FAIT DÉBAT

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Les djihadistes (image d'illustration)
Les djihadistes (image d'illustration)

L’annonce de l’ouverture d’un nouveau poste de sécurité de la Convergence pour l’Azawad (CPA) à Kossiya à trois kilomètres de Tonka sous le commandement d’un chef d’État-major de la CPA, le colonel Alkassim Ag Abdoullahi, a suscité un tollé général. Les avis sur la nécessité d’installer un poste de la CPA sur la nationale 33 qui demeure pour le moment l’axe le plus sûr en termes de transport routier (Bamako-Goundam-Tombouctou, Mopti-Goundam-Tombouctou et Mauritanie-Goundam-Tombouctou). Pour certains, l’axe Niafunké-Tonka-Goundam étant déjà sous contrôle des détachements des Forces armées du Mali (FAMa), basées à Niafunké et à Goundam, il n’y a aucune raison de compliquer les choses. Les deux détachements des FAMa patrouillent à tout moment sur ces voies pour sécuriser les voyageurs et les populations riveraines. Les communautés ne comprennent donc pas les motivations de l’installation d’un poste de contrôle pour un groupe armé. Elles estiment même qu’aucun signe ne différencie ce groupe armé des groupes djihadistes et s’interrogent légitimement sur la situation qui peut prêter à interprétation.

Selon un responsable de la zone, ce groupe armé dit assurer la sécurité des populations et de leurs biens. Cependant d’autres bandits profitent de leur présence pour s’attaquer aux paisibles populations parce que des djihadistes, très souvent sur des motos, continuent de terroriser les populations au nez et à la barde de ce groupe armé. Ils sèment la terreur avec des classes incendiées, des enlèvements d’enseignants et des menaces proférées contre les habitants, sans la moindre réaction des groupes armés. Ce groupe armé, depuis plus de quatre ans, s’évertue à avoir le monopole de la sécurisation de la zone lacustre de Tonka, en dépit de la présence remarquée de l’Armée et de la Minusma.

Il y a des appréhensions diffuses sur une éventuelle imposition de taxes aux populations, voire l’organisation d’un racket des véhicules de transport qui pourraient être soumis au paiement des droits de traversée en guise de frais d’entretien de leurs combattants. La situation est au cœur des débats et des préoccupations des communautés qui ne comprennent pas ce «siège», dont elles n’ont nullement besoin, ni demandé. Car pour elles, cela vise à restreindre la liberté de circulation. D’autres reconnaissent bien que l’insécurité existe en certains endroits bien précis. Pour eux, les groupes armés qui veulent instaurer un climat de paix et de sécurité, peuvent s’y rendre pour protéger les paysans et les éleveurs au lieu de s’implanter dans une zone de paix.

Source : L’ESSOR

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